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Jean Piat

Jean Piat était notre ami. Il était l’ami de Politique magazine. Il fut l’un des premiers à donner son nom pour parrainer ce magazine qui correspondait à ses idées ; car il avait des idées et pas seulement pour le théâtre ! Il en avait pour cet autre théâtre qu’est la vie ; il en avait même pour ce mauvais théâtre qu’est la vie politique !

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Jean Piat

Son nom figurait encore au mois de septembre de cette année dans le comité de parrainage actuel à côté de ceux de Jean des Cars et de Jean Sevillia. Il figurera désormais dans la liste des personnalités, disparues comme lui, qui avaient donné leur nom à ce journal qui était, dans leur pensée, de leur vivant, une œuvre pour le redressement de l’esprit français. Ce sont des noms aussi prestigieux que Michel Déon, François-Georges Dreyfus, le général Gallois, Alain Griotteray, Jean Dutourd, Marcel Jullian, Jean-Marc Varaut, Vladimir Volkoff, Jean-François Mattéi ; les lettres, le barreau, l’université, l’histoire, la philosophie, la politique, l’armée, les arts, tout le meilleur de la France était représenté. C’est l’honneur de notre magazine qui fête ses seize ans avec ce numéro 173 d’octobre 2018 d’avoir eu de tels parrains ! Qui pourrait revendiquer de si nobles cautions intellectuelles, morales, artistiques ? Le sens de la France, le goût de la France était là et témoignait : ces grands Français de l’après-guerre – nous les avons connus tous et chacun – étaient terriblement inquiets pour l’avenir de leur pays bien-aimé.

C’est pourquoi ils avaient salué et encouragé la naissance et le développement de Politique magazine. Jean Piat était l’un d’eux. Il était lié d’amitié avec beaucoup de nos amis, en particulier avec Jacques Trémolet de Villers qui honore de sa collaboration régulière Politique magazine depuis de longues années. C’est au cours d’une soirée chez Jacques que je l’avais rencontré pour la première fois. Il était aussi l’ami du Prince Jean de France dont il avait fort bien connu la grand-mère, la comtesse de Paris ; il était venu animer de sa verve inimitable, il y a une dizaine d’années, une soirée de Gens de France.

Pourquoi dire cela ? Parce que rien de tout cela n’a jamais été dit, tant ces simples rappels de nos amitiés françaises, fort peu tapageuses par rapport au bruit médiatique, n’ont que la discrétion des convictions profondes. Jean Piat avait des convictions ; mais il savait les envelopper, comme tout bon Français qui se respecte, de cette réserve volontiers ironique qui se refuse à l’étalage. Il avait horreur du « tartinage » à la mode de l’engagement moral à visée politicienne.

Jean Piat avait son public fidèle qui le connaissait parfaitement, aussi bien dans sa vie si révélatrice de son caractère et de ce qui peut s’appeler justement sa vocation, que dans sa carrière d’acteur de cinéma et de théâtre. Nul mieux que lui n’entrait dans ses personnages, leur livrant littéralement sa voix, son visage, ses attitudes et ses propres manières qui devenaient leur vie, leur âme, leur être le plus substantiel : le comte d’Artois des Rois Maudits de Druon, le Lagardère de la série créée par Marcel Jullian, les grands rôles de la Comédie française dont il fut sociétaire pendant vint-cinq ans, les classiques, les romantiques qu’il jouait comme des classiques – c’était sa caractéristique – sans jamais outrer la note, bien sûr, le Cyrano de Bergerac, inoubliable d’interprétation dont la légèreté révélait la profondeur et qui lui valut le plus fabuleux des succès, les Marivaux, les Beaumarchais où il excellait, car il était, dans le fond de l’âme, de ce XVIIIe siècle français qui fut le plus français des siècles, sauf qu’il se termina mal à cause des sentencieux qui se prirent au sérieux et dont la pure et terrifiante morale aboutit au crime absolu – dont nous vivons encore –, l’exact contraire de l’intelligence et de la sensibilité de Jean Piat.

Il avait son coin secret que, seuls, apercevaient quelques-uns des plus proches de ses amis : il fallait l’entendre lire un texte sacré ! Ce n’est pas pour rien qu’il adapta à la scène française et joua la pièce de Bill C. Davis L’Affrontement ; la crise de l’Église catholique le préoccupait. Et ce n’est pas pour rien, non plus, qu’il prêta sa voix au Puy du Fou ; il savait fort bien ce qu’il faisait, comme Philippe de Villiers ne se trompait pas en faisant appel à lui : c’était un acte de communion.

Et puis, dans la vie de Jean Piat, il y avait Sacha Guitry qu’il jouait comme il l’aimait, élégant, impertinent, enjoué pour ne pas sombrer dans la tristesse et l’ennui du monde et des gens, relevé de cette fine drôlerie qui est le propre de l’esprit français, armé aussi de cette insolence qui libère de l’épaisse sottise dont la prétention s’arroge le rôle de tout commander.

Il voulait ne jamais arrêter ; Françoise Dorin qui fut son amie et sa compagne, lui écrivit, à son intention et, en fait, pour lui seul, des pièces où il s’amusait encore avec son public qu’il ne cessait de charmer. Love letters, joué à la Comédie des Champs-Élysées avec Mylène Demongeot, fut son dernier triomphe, mélancolique et plaisant comme toujours, comme ses mémoires, Les plumes des paons, comme sa manière de réciter encore, et encore, et La Fontaine, et Musset, et Guitry, toujours à la pointe de l’esprit français auquel il s’était identifié.

Il m’avait demandé de venir le voir dans sa loge, après l’une de ses toutes dernières représentations ; il avait du mal à se lever et, le regard bleu tremblant de vive émotion, il me demanda : « Alors, cher Ami, dites-moi ce que vous pensez, comment va notre pauvre France ? » C’était son souci. Pourquoi ne pas le rappeler ?

Politique magazine présente ses plus vives condoléances à sa famille, en particulier à ses deux filles Dominique et Martine.

Illustration : Jean Piat en compagnie du Prince Jean de France pour la présentation de son livre Un Prince francais, en 2009.

 

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