Exilé en Lorraine, où il a dû se réfugier après la saisie et la destruction de ses Lettres philosophiques, Voltaire y dépérit d’ennui. Et, quand il apprend que sa chère Mme du Châtelet se console de son absence dans les bras du mathématicien Maupertuis, il n’y tient plus : bravant la Bastille, il repart pour Paris. Il tombe bien : la police a investi l’hôtel particulier de la belle Émilie, soupçonnée d’avoir occis l’une de ses servantes.

Afin d’arracher sa marquise aux griffes d’un lieutenant général amoureux d’elle, Voltaire aura fort à faire. Et d’abord, comprendre comment le pantin qu’il destinait aux enfants du Châtelet a pu être remplacé, chez le marchand de jouets, par une maison de poupées d’un prix plus qu’exagéré. D’autant qu’à y regarder de près, il se passe des choses curieuses dans ce modèle réduit.

Frédéric Lenormand s’amuse, et amuse son lecteur. Sans prétendre à un grand sérieux historique, il retrouve, dans ce cinquième tome de sa série Voltaire mène l’enquête, la verve des débuts. Sur une intrigue policière plus élaborée que les précédentes, et même assez angoissante, il brode, autour d’un Arouët plus veule et odieux que jamais, mais conforme à la réalité, une série de situations loufoques simplement irrésistibles. Une vraie réussite.

Élémentaire, mon cher Voltaire !, de Frédéric Lenormand, Lattès, 315 p., 18 euros.