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Victoire de Castellane

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Victoire de Castellane

La joaillerie comme la haute couture compte des artisans de génie qui laissent en héritage leur talent au service de l’élégance et une passion qui mérite d’être partagée. Si cet art est synonyme de charme et fantaisie, Victoire de Castellane en est l’incarnation.
Issue d’une noblesse provençale dont les origines remontent au XIe siècle, la créatrice est élevée par sa grand-mère maternelle Florine et son oncle Gilles Dufour, l’un des principaux collaborateurs de Karl Largerfeld, d’abord chez Fendi puis chez Chanel. L’attirance de Victoire pour les bijoux, dont la brillance et le bruit la fascinent, prend racine dès son jeune âge en observant son entourage.
À 5 ans elle démonte un bracelet offert par sa mère pour en faire une paire de boucles d’oreille et à 12 ans crée sa première bague avec l’or fondu des médailles religieuses reçues pour sa première communion. Attirée par le volume et les disproportions, son sens de l’exagération et du baroque, qu’elle doit en grande partie à son oncle, ne la quittera jamais. À 20 ans, engagée chez Chanel qui lui confie la confection de bijoux fantaisie, elle y restera 14 ans. Lorsqu’en 1998 elle prend la direction du département Haute Joaillerie chez Dior, elle donne une impulsion nouvelle aux collections où règnera la couleur dans toutes ses nuances. Chacun de ses joyaux, inspiré du luxe du château de Versailles et des motifs végétaux, reproduit un élément du domaine royal, invite à la fête et convoque l’enfance. Un univers féérique et ludique s’anime où opales et émeraudes s’habillent de dentelles aux teintes subtiles, serpents et grenouilles se parent de rubis, et les bagues s’épanouissent en fleurs. Autre caractéristique, les bijoux confectionnés en or jaune sont recouverts de laque dans une gamme infinie de coloris acidulés. Si aux diamants et rubis s’associent des pierres moins nobles comme le quartz, l’améthyste, la turquoise ou le grenat, le style incomparable, chic et flamboyant de notre magicienne, même s’il bouscule quelque peu la tradition, honore la réputation d’excellence de Dior. Au fil des années, Victoire de Castellane aura déployé ses ailes ; elle présente chaque année pour Dior une collection de Haute joaillerie et possède désormais plus de quarante boutiques à travers le monde. Nommée Chevalier de la Légion d’honneur en 2007, elle reçoit en 2015 le Visionary Award par le Musée d’Art et de Design de New-York.
Les pieds bien ancrés au sol et la tête dans les étoiles, Victoire confie : « J’ai été une enfant très seule dans un monde d’adultes trop conformistes ». Phobique de l’ennui, elle ne cesse de façonner, métamorphoser, innover avec ce qui l’accompagne depuis toujours : le don de cultiver l’émerveillement, sans doute pour mieux vaincre la pesanteur de l’existence en lui opposant fraîcheur, gaieté et poésie.

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