On peut aussi l’appeler « Monsieur Nostalgie » puisque c’est le titre de son avant-dernier livre.
Thomas Morales est le champion du monde toutes catégories de la Nostalgie. Son dernier livre, Les Bouquinistes, le manifeste. « Je tente, dit-il, de faire revivre mon monde miniature, c’est-à-dire l’onde d’une époque heureuse », qui est celle des années 80. Quarante ans plus tard, « arrivé à la maturité », il met « de l’ordre dans sa nostalgie » et fourre dans des boîtes ses livres, ses crayons, sa musique, son cinéma, ses autos et jusqu’à ses secrets. Cela donne plusieurs dizaines de textes où il est question de Colette, de Dutourd, de Chaval, de Claude Rich, de Fellini, d’Italie, beaucoup d’Italie, des boîtes de bouquinistes sur les quais de Paris, que certains jean-foutre veulent faire disparaître, et de personnes ou de choses plus ou moins oubliées, les mieux capables de nous flanquer une douce nostalgie quand ils nous reviennent en mémoire. Thomas Morales a le sens de la formule. Ses chroniques étincellent. Il a l’art d’associer deux expressions qui ne sont pas tout à fait des contraires, mais pas loin, et d’autres façons bien à lui. On dira qu’il a un style particulier. Mais non, rayons ce pléonasme. Il a un style.
Thomas Morales, Les Bouquinistes. Éd. Héliopoles, 2024, 200 p., 22 €