De Martin Crimp. Mise en scène Marie Lazarini. Avec Jacques Bondoux, Heidi-Eva Clavier et Catherine Salviat.

Le rideau se lève sur un couple de retraités Milly et Franck, confortablement installés dans leur cottage, entourés d’une jeune fille au pair Marijka, d’origine hollandaise, qui vit près d’eux. Dans leur salon, assis dans un fauteuil, un invité que l’on ne verra que de dos (l’auteur ? Le spectateur ?), silencieux, écoute le couple qui ne doute pas de prouver à leur hôte, dans un flot continu de lieux communs, combien leur existence est plaisante. Pas de réels échanges tant Milly remplit l’espace d’un monologue terrifiant que son mari le flegmatique Franck écoute, avec tendresse… d’une oreille. Un vide profond se fait sentir. Seule la mystérieuse Marijka redonne à l’atmosphère une bouffée de fraîcheur et d’oxygène ; mais lorsqu’elle essaie de délivrer son terrible secret, ses propos se briseront sur l’écueil de l’indifférence. La mise en scène de Marie Lazarini immergée dans l’univers énigmatique de l’auteur, Martin Crimp, héritier de Pinter et de Ionesco, offre aux trois comédiens une partition dont ils s’emparent avec délicatesse, qui séduit plus par ce qu’elle suggère que par ce qu’elle montre.

Théâtre Artistic Athévain – 45 bis rue Voltaire, 75011 Paris