Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Pour les trois-quarts des Français (72% contre 28%), les dons des milliardaires ne font pas du tout polémique. « À l’exception des sympathisants de la France Insoumise qui sont 55% à avoir un avis critique à propos de ces dons, les Français sont unanimes à plébisciter la générosité des grandes fortunes : les jugements positifs oscillent de 60% auprès des socialistes à 91% auprès des LaREM (66% au RN et 82% à LR). » Comme d’habitude, la polémique s’est nourrie des quelques statuts sur les réseaux sociaux et de quelques déclarations à l’emporte-pièce ou, de manière plus ambiguë, par les propos de certains catholiques, qui ont dû oublier que Jésus avait donné raison à la pécheresse qui répandait sur lui un parfum de prix ou que Joseph d’Arimathie n’a pas été écarté par la Vierge Marie quand il a proposé son tombeau de propriétaire.
Alors que le football est devenu l’éclatant exemple d’une pratique populaire dévoyée par la ploutocratie, les supporters font savoir, à coup de communiqués rageurs et de banderoles vindicatives, qu’ils sont “parties prenantes” et même “partenaires sociaux” de leurs équipes. Bref, ils veulent que le peuple soit pris en compte et non pas relégué au rang de vaches à lait… Toute comparaison avec le difficile exercice de la démocratie en France paraît bienvenue ! D’autant plus que si les supporters « soutiennent massivement l’idée que les clubs prennent en compte l’avis des supporters sur les prix des places (78%) et sur le design des maillots (68%) », ce qui est logique et légitime car c’est leur usage de l’équipe, « ils sont en revanche opposés à l’idée que les supporters soient consultés pour choisir le président du club (60%) et plus encore pour le choix de l’entraîneur (68%) et des joueurs (68%). » Autrement dit, les supporters de foot de base savent que leur compétence ne s’étend pas aux fonctions régaliennes du club, pour ainsi dire. Ce sont des démocrates conséquents.
Les Français pensent à 54% « que l’UE est une construction artificielle plutôt qu’une réalité qui a du sens (32%). » Les retraités, les ruraux et les sympathisants de droite sont les plus critiques. Gardons-nous de nous réjouir trop vite, car pour autant “les Français” se sentent à 56% citoyens de l’Union européenne et considèrent à 59% qu’appartenir à l’UE est « une bonne chose » pour la France. Oui, mais, “les Français”, qu’est-ce à dire ? Le sentiment d’appartenance, par exemple, est « plus partagé par les cadres (68%) et les Franciliens (62%) ou encore par les sympathisants LREM (89%) et de la gauche (66%) que par les ouvriers (33%) et les ruraux (46%) ou encore les sympathisants du Rassemblement national (25%). » Les gagnants ou les idiots utiles de la mondialisation constituent cette majorité purement quantitative qui ne reflète pas le territoire.