Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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En arrivant à Grantchester, petite paroisse près de Cambridge dont il venait d’être nommé pasteur, le jeune chanoine Sidney Chambers, de la Haute Église d’Angleterre, avait l’intention de se consacrer de tout son cœur à son ministère. Las, ces bonnes intentions ont tôt été battues en brèche !
La curiosité que suscite ce très séduisant ecclésiastique encore célibataire suffirait à perturber, par la faute des ragots, le quotidien de la paroisse mais, si le chanoine se retrouve, bien malgré lui, au cœur d’affaires criminelles, rien ne va plus ! Car, en cet an de grâce 1954, le monde change, et les mœurs … L’Angleterre victorienne n’est plus ce qu’elle était … Entre une épouse adultère persuadée que l’on a assassiné son amant, un lord discrètement homosexuel poignardé en pleine représentation du Jules César de Shakespeare, le vol d’un Holbein inconnu, la mystérieuse disparition d’une coûteuse bague de fiançailles, l’assassinat d’une jeune fille dans un club de jazz, un médecin de famille soupçonné d’euthanasie, le chanoine Chambers, pris à témoin de tous ces drames, transformé sans le vouloir en auxiliaire de police, ne sait bientôt plus où donner de la tête.
Fils d’un archevêque de Cantorbery, James Runcie sait précisément à quoi ressemble la vie du clergé anglican, spécialement dans cette Haute Église qui s’est efforcée de conserver quelques apparences de catholicisme. À ce titre, l’on peut dire que ce roman est d’abord un plaidoyer a contrario pour le célibat ecclésiastique et la démonstration qu’aucun homme ne peut à la fois se consacrer à Dieu, au service de ses frères et se préoccuper de sa vie privée …
Pour le reste, voici, et c’est devenu rare, un livre authentiquement chrétien. Cousin anglican de l’abbé Brown de Chesterton, le chanoine Chambers, confronté aux « grands sujets de société », s’ingénie à leur donner une réponse conforme aux exigences de l’évangile auquel il se réfère sans cesse. Cela sans rien perdre de la qualité narrative de ces enquêtes, subtiles comme savent les concocter les auteurs de polars anglais, dépourvues d’horreur et de violence inutiles.