À la fin des années 1980, Loumia Hiridjee, fille de riches commerçants indiens de Madagascar, s’installe à Paris. Là, avec l’aide de sa famille, la jeune femme lance une marque de lingerie féminine décalée et charmante, Princesse Tam-tam, qui connaîtra un succès aussi foudroyant qu’inattendu.

Vingt ans plus tard, riche et connue, Loumia Hiridjee décide de renouer avec ses racines indiennes. Elle quitte tout et, emmenant mari et enfants, part s’installer à Bombay. Elle ignore que ce retour aux sources les voue, son époux et elle, à une mort tragique. Le 26 novembre 2008, les Hiridjee furent les seuls Français victimes de la vague d’attentats islamistes qui frappa la ville, fit 165 morts et des centaines de blessés.

Ce même 26 novembre 2008, la journaliste Michèle Fitoussi atterrissait en Inde afin de découvrir le pays avec Loumia. Et apprenait le drame. Elle a voulu comprendre comment le chemin de ces jeunes chefs d’entreprise brillants et dynamiques avait, pour leur malheur croisé celui d’un groupe de fanatiques criminels. Du parcours exemplaire de Loumia, le lecteur glisse, la gorge serrée, vers la mise en place, implacable comme une tragédie grecque, des attentats. Avec l’angoissante certitude que le même scénario peut se reproduire, chez nous, à tout instant…

La nuit de Bombay, de Michèle Fitoussi, Fayard, 340 p., 18 euros.