Le 25 septembre dernier, le Comité Consultatif National d’éthique (CCNE), dont le président avoue ne pas savoir ce qu’est l’éthique, rendait son avis sur « les demandes sociétales d’AMP (assistance médicale à la procréation). Sans surprendre grand monde, le comité se déclare favorable à la procréation médicale assistée ». (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules ; autrement dit, le CCNE accepte l’idée de susciter volontairement la mise au monde d’enfants orphelins de père ; si le législateur suit cet avis, la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) suivra tôt ou tard, au nom du sacro-saint principe d’égalité : en effet, pourquoi priver les couples d’hommes et les hommes seuls de l’« avancée » dont bénéficieraient les femmes ? Par ailleurs, et contrairement à l’avis exprimé en 2017, le CCNE propose d’autoriser – sans encourager, écrit-on – la conservation des ovocytes des femmes désirant mettre un enfant au monde « plus tard » : après l’avortement de confort, voici la fécondation différée de confort. En dépit des dénégations vertueuses exprimées par le CCNE, cette évolution préconisée ouvre largement la porte à la marchandisation des corps et à la promotion légale de générations de petits névrosés qui deviendront grands !
Le 12 septembre précédent, le parlement européen a voté en faveur du déclenchement de l’article 7 du traité de l’Union européenne à l’encontre de la Hongrie, « coupable » de déroger aux « valeurs » de l’Union. Les reproches ont été abondamment commentés dans la presse, aussi, je propose à nos lecteurs d’aller au-delà des motifs invoqués, jusqu’à la racine du conflit : celle-ci me semble en effet apparaître à la lecture de quelques passages de la loi fondamentale de la Hongrie du 25 avril 2011, proclamée, en son article R, base du droit en Hongrie :
- Nous reconnaissons la vertu unificatrice de la chrétienté pour notre nation.
- Nous affirmons notre devoir d’aider les plus pauvres et les plus démunis.
- La Hongrie défend l’institution du mariage en tant qu’union de vie fondée sur un engagement volontaire entre un homme et une femme, ainsi que la famille comme base de la société.
- Toute personne a droit à la vie et à la dignité humaine ; la vie du fœtus doit être protégée dès sa conception.
- Les parents ont le droit de choisir l’éducation qu’ils souhaitent donner à leur enfant.
- Toute pratique eugénique ayant pour but la sélection des personnes, l’utilisation du corps humain ou de ses organes à des fins lucratives, ou le clonage des êtres humains est interdite.
Voici donc d’un côté, l’avis du CCNE, imprégné de fausses valeurs en –ismes, subjectivisme, relativisme, dolorisme, narcissisme, hédonisme etc, de l’autre, l’affirmation tranquille, par une loi fondamentale, de l’attachement d’un peuple à l’ordre naturel et à son héritage chrétien ; l’Europe, qui vacille entre post-chrétienté et néo-paganisme est tout entière dans cette dichotomie.
Le discours de Victor Orban du 12 septembre à Bruxelles, six minutes accordées « royalement » (!) par le Parlement, était empreint d’une dignité et d’une fermeté, que les invectives de ses adversaires, par exemple celles du clown déclassé Cohn-Bendit, ne faisaient que rehausser.
La confrontation de la pitoyable prestation du CCNE et de la déclaration de la Hongrie menacée de mise au ban de l’Europe met en évidence une vérité : nos choix de vie et nos choix d’électeurs sont intimement liés.
Puisse cette vérité nous rendre libres !