Décédé il y a presque trois ans, il était connu pour son érudition gréco-romaine époustouflante – il récitait les odes d’Horace et de Pindare -, mais aussi bien pour la rigueur de sa pensée et la force de son caractère. Littéraire sans fatuité, il pouvait porter un jugement éclairé sur l’ensemble de la littérature française depuis son origine jusqu’aux temps modernes, n’affectant le dédain que pour une certaine production moderne qu’il pensait inutile de devoir qualifier. Puis-je dire que je l’ai bien connu puisque nous étions tous les deux « sorbonnagres » dans les mêmes années 60 et tous les deux maurassiens d’Action française au milieu d’une bande de bourgeois marxistes et nihilistes qui sont devenus depuis friqués et socialo-compatibles. J’ajouterai un point très personnel : Gérard est, avec le regretté Henri Servien, alias Goursaud, l’un des très rares esprits à s’être intéressé à mes études sur le Chemin de Paradis de Charles Maurras et sur toute la poésie et l’œuvre énigmatique de l’auteur d’Anthinéa qui constituent le plus surprenant des mystères. L’accord, plus encore que l’approbation, de ces deux esprits supérieurs, a suffi à me confirmer dans mon audace exégétique.

Mais foin de ces pensées trop personnelles. Voici édités des textes de conférences divers qui montrent l’éclectisme des réflexions de notre vieil ami, et surtout quelques poésies qui révèlent son talent qu’il avait aussi exquis que distingué. Merci à son épouse Jacqueline qui a sélectionné et présenté ces textes.

Balade dans l’œuvre de Gérard Bedel, Édition de Chiré, 115 p., 14 €