Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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La vieille Mlle de Saint-Ange n’a plus rien dans la vie, sinon le château familial et le petit âne qui la conduit au village, petit âne devenu son unique affection. Au grand dam de l’intendant qui ne peut souffrir le pauvre animal et ne perd pas une occasion, dès que sa maîtresse a le dos tourné, pour le maltraiter. Martyrisé à longueur de temps, le petit âne croit tenir sa revanche lorsqu’au décès de Mlle de Saint-Ange, il se découvre le véritable héritier de ses biens, l’intendant n’en étant que l’usufruitier. Encore cet usufruit cesserait-il immédiatement si l’âne mourait … Voilà le bourreau obligé de changer du tout au tout d’attitude envers sa victime, qui ne tarde pas à abuser à son tour de la situation.
« Un conte pour apprendre le respect et l’attention » dit la couverture. Mais quel respect et quelle attention ? On voit ici face à face deux êtres qui se détestent et se persécutent, obligés pourtant de se supporter dans une dépendance mutuelle aggravant leur antagonisme. L’homme est cruel et avare, l’animal sournois, rancunier et menteur. Quelle leçon des enfants peuvent-ils en tirer ?
C’est dommage car l’histoire est bien construite, attachante, susceptible de retenir l’intérêt des petits, et agréablement écrite, en dépit d’une incroyable faute de français dans la conjugaison du verbe rire au passé simple. Conseillé à un lectorat entre huit et dix ans, le livre, en réalité, devrait s’adresser à un public beaucoup plus jeune.
Pas si âne que cela !, de Jean-Pier Delaume-Myard, Salvator, 70 p., 9 €.