Voici l’exemple type de l’essai conformiste qui se voudrait pamphlet et se contente d’aligner, dans un style emberlificoté, des évidences primaires sur la laïcité, la séparation des églises et de l’État, l’inadéquation de la politique française au défi de la présence musulmane sur notre territoire, l’incapacité de « l’Islam de France » à se prendre en main, la corruption des élites musulmanes et la rupture entre elles et la jeunesse des banlieues en mal de djihad. Rien de nouveau pour qui s’intéresse à la question.

Celui ou celle caché sous le pseudonyme de Camille Desmoulins, un peu large pour sa plume et sa pensée, s’obstine à prendre pour grille de lecture les relations entre la république et le catholicisme, alors qu’à l’évidence, l’exemple n’est pas extrapolable à la nouvelle donne.

L’Islam n’est pas soluble dans la laïcité à la française, les réformes de fond, la refondation de la religion musulmane sur des critères empruntés aux Lumières en général, et à Voltaire en particulier -son Mahomet sans doute …- relèvent de l’impossibilité pure et simple. S’y accrocher pour résoudre la crise ne fera que l’aggraver. Il serait temps que nos « décideurs » et nos « penseurs » en prennent conscience.

L’Islam au feu rouge, de Camille Desmoulins, Le Cerf, 98p., 5 euros.