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Nos campagnes face à « l’urgence climatique » 

Face à l’urgence climatique, est-il vraiment nécessaire d’accuser les paysans et leurs élevages ? Ou ne faudrait-il pas plutôt remettre en cause l’industrialisation mondialisée et la consommation à outrance – et leurs habituels fourriers, les partis politiques ?

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Nos campagnes face à « l’urgence climatique » 

La France, riche de paysages harmonieux, de prairies bien entretenues, de forêts encore giboyeuses, d’une architecture souvent bien préservée, jalonnée de trésors, dont les 36 000 villes et villages sont « amoureux » du sol qui les porte, où les fleuves, les canaux et le rail entretenus pourraient soulager son splendide réseau routier d’une bonne part du transport de marchandise, pays aux frontières naturelles bien dessinées, pays agricole riche d’un savoir-faire agroalimentaire exceptionnel – la France se trouve aujourd’hui culpabilisée et prise à la gorge par les diktats écologiques, par ceux-là mêmes qui ont détruit ces équilibres au nom du modernisme, j’ai nommé le GIEC ou Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et consorts.

La France était rurale à 80 % avant 1789. En 2019 nous ne sommes plus que 20 % à vivre à la campagne et les paysans ne représentent plus que 4 % de la population active. Qu’avons-nous donc fait pour subir cette hémorragie et, paradoxalement, mériter les remontrances permanentes de ces intellectuels biberonnés à la « loi du marché » ? Qui nous a imposé cette dictature du marché, de la croissance du PIB à tout prix parce que décrétée nécessaire au bonheur obligatoire des peuples ? Qui nous a vendu la démocratie comme vecteur incontournable de ce bonheur matériel délié de toutes les vieilles contraintes que l’humanité prudente respectait par gratitude envers la terre, faisant de l’écologie sans le savoir… ?

Jérôme Laronze, agriculteur assassiné par les gendarmes en 2017

Nous n’avons demandé ni les massacres des paysans vendéens, ni la mort de plus de 700 000 jeunes paysans pendant la guerre de 1914-18. Nous n’avons pas non plus demandé l’agrochimie et la mécanisation à outrance (plan Marshall, 1947) et son corollaire, le remembrement avec ses 750 000 km de haies vives arrachés. Nous n’avons demandé ni la suppression des écoles, des bureaux de poste, des hôpitaux, des gares, des banques de nos campagnes ni d’être contraint à faire de nombreux kilomètres supplémentaires tous les ans pour vivre ou survivre. Nous n’avons pas demandé de produire en Chine ce que nous pouvions produire chez nous. Nous n’avons surtout pas demandé la mort de Jérôme Laronze, petit agriculteur de Saône-et-Loire accablé par l’administration et finalement tué en mai 2017 de deux balles dans le dos par les gendarmes aux ordres. Nous n’avons pas demandé à nous entasser en ville dans des cages à lapin…

Mais alors pourquoi en sommes-nous là, qui a décidé à notre place ? Pourquoi ces questions ne sont-elles jamais posées par les membres du GIEC ? Les constats faits par certains scientifiques compétents sont ceux que le bon sens paysan et le pays réel font depuis des décennies. Par contre l’analyse des causes et des solutions à apporter nous divise drastiquement.

  • Oui, nous allons droit dans un cul-de-sac civilisationnel. Consommer à outrance et sans égard pour les ressources à notre disposition est une folie dont nous devons guérir vite.
  • Oui, l’utilisation effrénée de l’énergie fossile et la mécanisation systématique ont permis le développement des villes au détriment des campagnes (moins besoin de bras pour l’agriculture).
  • Oui, vouloir conserver notre mode de vie en utilisant l’énergie renouvelable est une utopie.
  • Oui, ce régime dit démocratique est dépendant de la croissance matérielle parce qu’il ne propose rien d’autre !
  • Non, faire de hautes études n’est pas incompatible avec la culture d’un potager et le soin donné à quelques poules pondeuses. Le réel rendrait nos élites plus humbles et plus pertinentes.
  • Non, la révolution industrielle n’a pas fait disparaitre l’esclavage, au contraire elle lui a donné un nouvel essor et un nouveau visage « moralement correct ». Que ces messieurs du GIEC nous expliquent comment sont fabriquées les chaussures de sport à un prix qui ne couvrent pas leur transport depuis le Bengladesh.
  • Non, il ne s’agit pas d’agiter l’épouvantail de la décroissance et de retourner dans nos grottes mais de se désintoxiquer, de se désaccoutumer de la consommation comme finalité de nos vies, à l’instar d’un alcoolique qui doit se sevrer de son poison, ou du geek qui doit apprendre à vivre un peu sans écran.

La crise qui vient est systémique. C’est moins le PIC des ressources naturelles qui alarme nos dirigeants que le PIC de leurs arguments hypocrites et corrompus. Comme toutes ces fausses révolutions faites soi-disant au nom du peuple, la « transition énergétique » est une nouvelle pirouette des tenanciers du système pour garder le contrôle et leurs privilèges d’amasser des fonds inutiles dans des paradis fiscaux. Prenons un exemple emblématique de la flagrante malhonnêteté de ces écologistes en col blanc qui nous accablent aujourd’hui des maux qu’ils ont eux-mêmes créés à nos dépens.

Imposer les bus contre les trams et les trains

Contre le transport en commun électrique, Rockefeller, fondateur de la Standard Oïl, organisa la destruction du service public. Trams et trains devaient céder leur place aux bus à pneus et à essence et en 1955, aux États-Unis, 90 % du réseau de trams municipaux avait disparu ! En 1953, le président Eisenhower avait nommé le président de General Motors, Charles Wilson, secrétaire de la défense. Charles Wilson et Francis du Pont (industrie de l’armement et de la pétrochimie) avaient favorisé les autoroutes contre le rail et, de 1945 à 1964, aux États-Unis le transport par voie ferrée baissa de 84 % pendant que le transport routier augmentait de 300 %…! Rêve et modèle américains obligent : l’Europe épuisée et aux mains de puissances financières apatrides suivra cet exemple et sacrifiera ses canaux, ses trams et ses chemins de fer sur l’autel du tout pétrole… pour la splendeur de la démocratie.

Les solutions proposées par les plus honnêtes des scientifiques du GIEC reposent sur le « planning familial et l’arrêt de l’élevage bovin ». À aucun moment ces brillants et patentés érudits occupant tout l’espace médiatique ne remettent en cause la loi du marché, c’est-à-dire la soumission de toute chose à l’argent. Ils nous suggèrent à mots à peine masqués que la dictature des quotas est la seule solution… Le permis de se reproduire et l’interdiction de manger du bœuf approchent. Ces savants pleins de statistiques ne voient pas du haut de leurs estrades ces petits mots aux grands effets qui manquent si cruellement à notre temps et qui sont la solution : sacré et subsidiarité.

Messieurs du GIEC qui voyez l’orage venir, rien de vos histogrammes, courbes et tableaux ne résistera au retour du réel. Gare au déchirement de ceux qui « déchirent » le monde :

Hélas ! Hélas pour toi, Grande Ville ! Tous ceux qui ont des bateaux à la mer se sont faits riches grâce à ton luxe, et l’espace d’une heure, tout est ruiné !

(Apocalypse, 18-19)

Tous les jours nous sommes davantage privés de l’exercice de nos libertés à travers les atteintes à nos familles, nos paroisses, nos villages, nos quartiers, nos entreprises et nos corporations au profit d’organisations internationales, de « machins » aux sigles incompréhensibles, énergivores et inutiles, toujours plus loin des réalités, toujours plus globales. Ce régime veut faire de nous des sous-hommes, des esclaves heureux, tenus par une religion effrayante : la peur du climat. Réagissons ! Pour une gestion plus fine et plus économe de nos ressources naturelles, il faut que nous retrouvions la subsidiarité, c’est-à-dire tous ces corps intermédiaires disparus ou en voie de disparition. Commençons par les communes qui, en 2020, nous offrent une occasion d’incarner cet esprit de reconquête avec les élections municipales. Ils détruisent, rebâtissons !

Par Stéphanie Bignon, présidente de Terre et Famille

Stéphanie Bignon, agricultrice, élue municipale et auteur, a créé l’association Terre et Famille en 2014, en Charolais-Brionnais. Cette association paysanne, bien ancrée dans son terroir, veut « restaurer l’esprit médiéval hérité de la France chrétienne ».

 

Illustration : Face aux paysages charolais façonnés par les paysans, une gare désaffectée, symbole de la technocratie qui “aménage”.

 

 

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