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Noces impériales

Samedi 19 octobre, le prince Jean-Christophe Napoléon a épousé la comtesse Olympia von Arco-Zinneberg.

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Noces impériales

C’est une myriade de couleurs, de jaquettes et de chapeaux qui a défilé à la Cathédrale Saint-Louis de l’Hôtel des Invalides, avec un ballet de robes élégantes. Membres du Gotha et amis de la famille sont arrivés dans la cour principale de ce haut lieu historique de France, fondé par Louis XIV et où reposent les cendres de Napoléon Ier. Samedi 19 octobre, en toute discrétion, mais devant badauds et touristes, tenus à l’écart pour des raisons de sécurité, le descendant de Jérôme Bonaparte a uni son cœur à celui de la comtesse Olympia von Arco-Zinneberg.

Les flashs crépitent, les princes et princesses sortant des voitures sont interpellés, les photographes jouent des coudes pour obtenir la meilleure photo qui paraîtra dans leurs magazines respectifs. Henri, Grand-duc du Luxembourg, Paul de Grèce accompagné de sa fille Olympia, Michel de Grèce et son épouse, la comtesse de Paris Philoména d’Orléans, Anne de Bourbon-Sicile, le prince Laurent de Belgique côte à côte avec le prince Louis du Luxembourg , le prince Lorenz d’Autriche-Este et son épouse Astrid de Belgique, la princesse Béatrice d’York qui a fait sensation par sa venue inattendue et au bras de son fiancé, le duc Dom Duarte de Bragance et son épouse, le prince Charles-Henri de Lobkowicz accompagné de sa mère la princesse Marie-Françoise de Bourbon-Parme ou encore la maison royale de Bourbon-Sicile, représentée par son chef, le prince Charles de Castro… L’ensemble du Gotha avait bravé le ciel gris et nuageux de Paris. L’armée française n’était pas en reste. Les Jeunes Polytechniciens avaient précédé l’arrivée du général Benoît Puga, ancien chef de l’état-major particulier du président de la République, grand cordon de la Légion d’honneur, qui s’est prêté au jeu des photos avec beaucoup de malice.

Le prince Napoléon aux Invalides

Le prince Jean-Christophe Napoléon fait une entrée remarquée au bras de sa mère, la princesse Béatrice de Bourbon-Sicile, avant celle de son père, le prince Charles Bonaparte, qui, depuis sa renonciation dynastique aux prétentions au trône de France, a repris le nom d’origine de sa famille. Peu habitué à autant de photographes qui tentent de les interpeller, le comte Riprand von Arco-Zinneberg essaye d’emmener rapidement la future princesse impériale à l’intérieur de la cathédrale avant de devoir poser sur les marches aux bras de sa fille, vêtue d’une longue robe blanche à motif de feuilles, un diadème posé sur son chignon achevant de donner à l’ensemble tout son cachet impérial. À son doigt, sa bague de fiançailles, un diamant de 40 carats ayant appartenu à l’impératrice Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III. Dérobée au début de cette année, elle avait été promptement retrouvée. Alors que les premières notes de musique retentissent, la jeunesse comtesse pénètre dans le lieu consacré. Au loin, le prince Jean-Christophe lui fait face, visiblement ému. Les portes se ferment, la cérémonie est privée, c’est au tour de Monseigneur Antoine de Romanet de faire son office.

La sortie ne sera pas moins impériale, sous les hourrahs et les applaudissements des invités comme de la foule qui s’est agglutinée pour prendre quelques photos. Haie d’honneur formée par les élèves de l’école Polytechnique, la princesse Alix de Foresta regard tourné et plein d’admiration vers son petit-fils qui l’embrasse, le nouveau couple impérial se dirige alors, sous une fine pluie, vers une DS rouge citroën, clin d’œil à cette réussite française que le prince Jean-Christophe incarne par son nom. C’est un nouveau combat que se livrent les photographes après une heure et demie d’attente, temps de la cérémonie religieuse. Dans la cour d’honneur, les invités saisissent leurs appareils, les Invalides raisonnent des langues de toute l’Europe. Deux siècles auparavant, elles s’étaient coalisées contre Napoléon Ier. Aujourd’hui les représentants de ces maisons royales étrangères fraternisent dans une même communion et sous le regard de l’imposante statue de Napoléon Ier aux dessus de leurs têtes. Une victoire qui aurait plu à cet empereur de la république Française, ancien général de la révolution, qui, par son mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise, était devenu, ironie de l’Histoire, le neveu par alliance de Louis XVI.

La voiture démarre pour rejoindre la réception où déjà les serveurs s’affairent. Dehors, princes, princesses et membres de l’aristocratie discutent. Certains avec Stéphane Bern, l’ami des têtes couronnées, ou David Chanteranne, expert bien connu de l’histoire napoléonienne. Fin de soirée programmée au château de Fontainebleau, les nouveaux époux n’ont pas souhaité de médiatisation. Tout un symbole pour ce joyau du patrimoine français qui a vu la fin du Premier empire en 1814 et qui va revivre tout son passé glorieux le temps de quelques heures. Pour la gloire de l’Aigle et le bonheur de ses partisans, les bonapartistes, qui désormais attendent un nouvel aiglon afin d’assurer la continuité de la maison impériale de France.

Par Frédéric de Natal

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