Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Que l’on soit partisan ou non de la célébration des anniversaires relatifs à l’aventure (ou l’épopée ?) napoléonienne, les publications récentes ne brillent pas par leur impartialité.
Il n’est pas jusqu’aux chefs d’État qui ne négligent cette figure de l’histoire par prétendue conviction ou vraie démagogie. Citons entre autres Jacques Chirac qui a refusé de commémorer le bicentenaire de la bataille d’Austerlitz.
En lisant l’ouvrage de Thierry Lentz on est partagé entre la thèse de Jacques Bainville « sauf pour l’art, sauf pour la gloire, il eût probablement mieux valu qu’il n’eût pas existé », et la reconnaissance raisonnable de ce que la France contemporaine lui doit encore aujourd’hui : le Conseil d’Etat, l’organisation de l’enseignement et de la société, le fameux Code Civil, modèle d’écriture selon Stendhal etc.
Le présent ouvrage a le mérite de mettre l’œuvre de Napoléon en perspective, entre la Révolution, dont il ne porte pas la responsabilité, le concert européen hostile qu’il lui a fallu affronter et la France telle qu’elle était au moment de son accession au pouvoir.
Par ailleurs, nous ne pouvons que souscrire aux remarques de Thierry Lentz qui font justice de certaines attaques : personnalité exceptionnelle, aptitudes multiples dépassant largement les talents guerriers, force de volonté…
Pour conclure, laissons la parole à l’auteur : « Tout bien réfléchi, cet essai aurait pu aussi s’intituler “Pour l’Histoire’’. Même lorsqu’elle est tragique, elle est une richesse… Surtout, l’étude et la connaissance de l’histoire rendent libre. J’oserais même dire plus intelligent et moins perméable aux tromperies à la mode ». Voilà qui résume l’esprit et l’intérêt de cet ouvrage.
Pour Napoléon, Thierry Lentz, Éditions Perrin, 214 p., 15 €.