Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Théo Zeldner, tireur d’élite des services de renseignement français, spécialiste des « missions d’élimination », a quitté l’armée en 1995 au retour d’un séjour en Afrique. Puis il est allé s’enfermer à la trappe.
Dix-sept ans ont passé depuis. Seul Zeldner sait ce qui s’est passé à l’époque en République démocratique du Congo quand, parti « effacer » Nathan Mulunda, un chef de guerre hutu, son épouse et son fils, il a été incapable d’abattre l’enfant, faiblesse qu’il n’a jamais avouée à ses chefs … Or, le jeune Mulunda a grandi et décidé de venger ses parents. Sans pitié. Au cœur de la petite guerre privée qu’il livre à la France, son héritage familial : une mine de coltan, métal indispensable à nos technologies de pointe sur lequel les Chinois aimeraient mettre la main.
Un enjeu suffisant pour tirer Zeldner, devenu Frère Jean-Baptiste, de son monastère et le réexpédier au Congo. Confronté à un passé qu’il abomine, mis en face des conséquences de ses actes et ses choix, replongé dans le métier, obligé de renouer avec la femme qu’il aimait, désormais dirigeante de la CIA, Théo redeviendra-t-il l’agent qu’il fut jadis ? Au risque de se perdre ?
Les romans d’espionnage et de politique-fiction dont le héros est moine et la trame d’ordre métaphysique ne sont pas légion. Aussi pardonnera-t-on à Jacques Baudouin une légère ignorance des réalités cisterciennes et de la théologie morale. D’autant plus qu’avec une intrigue excellente et un récit bien mené, son livre se dévore.
Le silence des vivants, de Jacques Baudoin, Robert Laffont, 355 p., 21 euros.