Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Alors hier on a parlé des météorites qui planent, parce qu’elles ne sont pas sphériques, et qui se perdent ensuite dans les fourrés pleins de ronces, comme celle qui est tombée à Sceautres, en Ardèche, et qu’on cherche en vain depuis mars (mais à quatre milliards d’années près, on ne va pas nous reprocher six mois de retard dans le traitement de l’info ! d’autant plus qu’on la cherche encore). Grandeur et misère stellaires. Dans la série misère, on a enchainé sur une astronaute épatante, féministe, lesbienne, pionnière, quoi, qui a espionné les comptes de son ex-femme avec un ordinateur de la Nasa depuis la station spatiale internationale. Un crime commis dans l’espace extra-atmosphérique (par où passent toutes les météorites, à part les ministres éphémères), et c’est une première : pionnière, on vous dit ! Mais espionner son ex-compagne, c’est de la violence conjugale, ça.
Donc on parlé du violentomètre (et vous avez la photo sur notre compte Facebook), épatant outil qui ne parle que de violences que les garçons font aux filles, sans parler des misères inverses, ni des misères conjugales entre gens du même sexe. C’est parce que le mâle est réputé toxique dès la naissance, ma pauvre dame, comme en témoigne l’admirable et odieux concept de féminicide : on en a parlé mais moins bien qu’ici, avec cet article de Politique Magazine (dont Philippe Mesnard est le rédacteur en chef, ce qu’on ne dira jamais assez).
Le mot est concentré d’idéologie et ça nous a tout naturellement mené à parler de vocabulaire, dont les mots qu’on n’utilise plus, comme détorquer, pourtant bien utile puisque détorquer signifie « donner un sens forcé, une interprétation fausse pour en tirer avantage » – comme Macron quand il dit n’importe quoi sur les patriotes, ou comme n’importe quel ministre sur à peu près n’importe quel sujet. Ou comme l’Union européenne quand elle parle de la paix, ce qu’elle fait très mal, même si elle réussit, au passage, à assimiler la Révolution française et son impérialisme sanglant à la Guerre de Trente ans ou aux deux guerres mondiales, ce qui a énervé les gens de Marianne. Pour une fois que l’UE avait raison ! Car la Révolution, c’est mort, massacres et compagnie, comme avec ce malheureux André Chénier, que les féministes veulent bannir aujourd’hui, pour un mauvais poème de ses dix-huit ans. Elles tiennent à tout prix à ce que ce soit un viol, la description d’un viol, la justification d’un viol ! Heureusement qu’un universitaire s’est dressé pour expliquer qu’il fallait éviter de fixer une interprétation officielle, univoque et fausse des œuvres du passé.
Comme on était bien à parler mots, on a longuement évoqué la fumeterre officinale, l’abutilon de Théophraste et l’orge des lièvres, toutes mauvaises herbes, donc objet d’étude pour la malherbologie, qui a un site admirable tout entier dédié à décrire minutieusement ces plantes. C’est ainsi qu’on apprend que les glumes de l’orge des lièvres sont longuement aristées et que ses tiges genouillées ascendantes, feuillées jusqu’au sommet, portent des feuilles planes, rudes, velues, aux gaines glabres. C’est joli comme un poème.
Et ainsi, de mot en mot, d’effet en cause et de sujet en sujet, nous avons parlé de la justice partisane qui frappe les identitaires, sans réussir à nous mettre d’accord sur la nécessité d’une justice soumise au pouvoir, on a proposé de rationner les transports, ce qui limiterait le CO2 et serait plus démocratique qu’un impôt, du coup on a parlé de l’Angleterre et donc du Brexit et donc de l’Italie, où la démocratie est piétinée par ceux-là mêmes qui prétendent la servir j’en oublie, faut écouter, c’est ici, c’est vendredi 6 septembre, et après en podcast.
Illustration : le violentomètre.