Lorsque, par une glorieuse soirée d’été, ils sont appelés sur les rives du Main où l’on vient de découvrir le corps d’une adolescente noyée, le commissaire Von Bodenstein et son adjointe Pia Kirchhoff n’imaginent pas qu’ils viennent de tomber sur le pire guêpier de leur carrière. Car c’est la seconde fois que l’on retrouve une très jeune inconnue morte à cet endroit. Et, de nouveau, personne n’identifie « Ondine ».

Existe-t-il un rapport entre elle et, à quelques kilomètres du lieu de la macabre découverte, un ancien et brillant avocat sombré dans la misère après avoir été accusé de pédophilie ? Le nom de cet homme apparaît dans le dossier d’une célèbre présentatrice de télévision, découverte violée et torturée dans le coffre de sa voiture … Pourtant, à y regarder de plus près, maître Rothemund n’a pas le profil d’un pervers. Et, au fond, rien ne prouve qu’il en est un. Sur quel dossier ultra-sensible enquêtait la journaliste ? Killian Rothemund a-t-il servi de bouc émissaire à des hommes prêts à tout ? Est-il possible de démasquer le monstrueux réseau de trafiquants d’enfants qui sévit à travers toute l’Europe, protégé, jusqu’au sein de la police et de la magistrature, par des gens très puissants ?

Méchant Loup de Nele Neuhaus est incontestablement un excellent polar, avec tous les attributs du genre : enquêteurs attachants et dotés d’une vraie personnalité, intrigue à tiroirs complexe à souhait et d’une redoutable noirceur, personnages, nombreux, aux parcours originaux, arrière-fond bien conçu qui donne de l’Allemagne une image moins exemplaire que les médias français aiment le laisser croire. Et pourtant, derrière tout cela, il y a un côté très fleur bleue, presque naïf et d’une grande moralité qui fait que, tant bien que mal, tout s’arrange ou presque. L’on n’y croit pas mais c’est réconfortant !

Méchant loup, de Nele Neuhaus, Actes Sud Babel Noir ; 520 p ; 10,70 €.