Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Dans une ferme morbihannaise, en ce Noël 1915, Gildas, le cadet, comme son frère Pol avant lui, s’apprête à partir pour le front. Avant cette séparation, Anna, parente pauvre devenue domestique de la maison, aimerait que Gildas lui dise qu’il l’aime et voudrait qu’elle l’attende.
Mais Gildas partira sans rien dire. Quand Anna comprendra que son amoureux a entendu l’appel de Dieu et espère, malgré son âge avancé pour l’époque, entrer au séminaire, ne lui restera qu’à défendre son amour, ou renoncer, en vraie chrétienne et se vouer au célibat définitif.
Bazin, dont Magnificat est l’ultime roman, paru en 1931, écrivit le livre sur le conseil d’amis prêtres, afin de lutter contre la crise des vocations. Le futur Pie XII estima l’édifiante histoire de l’abbé Maguern bénéfique aux âmes et à la foi.
L’est-il encore aujourd’hui ou n’en reste-t-il qu’un témoignage, émouvant mais vieilli, d’une époque dépassée ? Existe-t-il un public capable d’apprécier la belle langue de l’académicien catholique, de ne pas ricaner aux timides amours d’Anna et Gildas, d’admettre le sacrifice de la jeune fille, qui semblera risible et vain à beaucoup ? Cela reste à prouver et en dit long sur l’effondrement, moral, religieux, mais aussi culturel, de notre pays.
Magnificat, de René Bazin, Via Romana, 300 p., 19 euros.