Les manuels d’histoire républicains ont si définitivement faussé notre vision de l’Ancien Régime qu’il faut à l’historien honnête lutter à tout propos contre les idées reçues et les erreurs répandues à foison dans l’opinion. Louis XIV, modèle de l’absolutisme royal, fut particulièrement mis à mal dans l’affaire, de sorte que l’essentiel de ce que les gens croient savoir de lui est faux.

Jean-François Solnon a ainsi relevé trente-huit assertions largement répandues, mensongères, ou au moins déformées, malveillantes souvent. Il en retrace l’origine, qu’il s’agisse d’un contemporain des faits mal renseigné ou manipulateur, d’un historien prompt à interpréter les événements dans le sens lui convenant, ou d’un faussaire pur et simple. Puis il rétablit clairement la vérité.

Non, Louis XIV n’était pas ignorant, ni débauché, ni jaloux et mesquin, ni tyrannique, ni sale… Il n’a pas ruiné la France en édifiant Versailles ou en révoquant l’édit de Nantes, n’est pas resté indifférent à la misère de son peuple, n’a pas été influencé par la marquise de Maintenon.

Reste à en convaincre un public qui déteste qu’on aille contre les contrevérités qui lui furent enseignées…

Louis XIV, vérités et légendes, de Jean-François Solnon, Perrin, 275p., 14,90 euros.