Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Grâce au cinéma, et à la série des Aventures de Sissi, incarnée par Romy Schneider, tout le monde connaît et déteste Sophie de Habsbourg, incarnation de la méchante belle-mère qui s’ingénie à briser le bonheur de sa nièce Élisabeth et de son fils, l’empereur François-Joseph. Et si cette femme peinte sous un jour odieux n’avait en réalité rien à voir avec cette caricature ?
Spécialiste incontesté de la monarchie autrichienne, Jean-Paul Bled consacre à Sophie de Wittelsbach une biographie capitale qui révèle, loin des clichés habituels, la figure remarquable d’une princesse intelligente, douée d’un sens politique jamais pris en défaut. Mariée au cadet de l’empereur François Ier, l’archiduc François-Charles, que ses déficiences rendent incapable de succéder un jour à un frère aîné dont on sait qu’il n’engendrera pas, Sophie doit assurer la continuité dynastique. Mère de plusieurs garçons, elle assure, à la mort de son beau-frère, la couronne, non à son époux mais à son aîné, François-Joseph.
Alors que l’empire des Habsbourg est à son tour secoué par la Révolution, Sophie fait front, reprend la situation en main et donne à son fils un trône stabilisé. C’est cet équilibre, si durement acquis, que l’arrivée d’Élisabeth, jeune épouse fantasque refusant de se plier aux exigences de son rang mais surtout égérie d’une politique contraire, vient remettre en cause.
Dans ce combat perdu d’avance contre sa bru, Sophie, qui avait renoncé, par sens politique, à devenir elle-même impératrice, incarne le sens de la continuité, et une lucidité réactionnaire pour laquelle la postérité l’a condamnée. À tort.