Un seul fil conducteur dans ce petit livre : parler d’épices. Tout le temps, au petit bonheur la chance, au gré de l’imagination et de l’instant, sans tenir compte d’un ordre quelconque, qu’il soit alphabétique ou chronologique.

Pourquoi, connues, prisées, échangées, vendues depuis la Préhistoire, certaines denrées aromatiques ont-elles acquis au cours du temps, selon les civilisations, les croyances, les modes, les goûts, une valeur marchande énorme ? D’où viennent le poivre, la cannelle, la casse chinoise, la fève tonka d’où l’on extrait en parfumerie la coumarine ? Savez-vous que le clou de girofle est le bouton floral d’un arbre des Moluques ? Qu’il fallut de longues observations avant de comprendre pourquoi la vanille, originaire d’Amérique du Sud, transplantée ailleurs, fleurissait mais ne donnait jamais son précieux fruit et y remédier ? Vous doutez-vous que, lorsque vous payez en espèces, vous payez, étymologiquement, en épices ? Quel exportateur de génie eut l’idée de rebaptiser « graines de paradis » la maniguette, faisant s’envoler son prix avant que cette épice perde toute valeur quand on en découvrit la véritable origine ? Quel était ce mystérieux sylphium , si prisé des Romains pour sa gomme aromatique, qui fit la fortune de Cyrène avant de disparaître, au point que les botaniques ne savent même plus l’identifier ? Savez-vous que le roucou, qui sert à colorer en jaune la croûte de certains fromages, est une épice sud-américaine ?

Toutes ces menues informations ne servent pas à grand-chose, certes, mais elles intéressent et, en refermant le livre, vous avez le sentiment d’avoir vraiment enrichi votre culture générale.

Éric Birlouez :  Les miscellanées des épices, Ouest-France 92 p; 8,90 €