Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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L’antiquaire Hippolyte Salvignac s’ennuie dans sa boutique parisienne où il propose, avec de moins en moins de passion, des objets d’art sacré.
Le marché est pourtant florissant en cette année 1906, tandis que les congrégations chassées de France tentent de vendre pour survivre ce qu’elles ont pu sauver de leur patrimoine et que les mairies, tout récemment devenues propriétaires des sanctuaires et de leur contenu, en profitent pour écouler, en toute illégalité et à prix bradés, les trésors de la superstition sous prétexte de les faire servir à la modernisation de la France rurale.
Le problème inquiète Clemenceau, tout nouveau président du conseil et très désireux de mettre un terme rapide aux affrontements engendrés par la séparation de l’Église et de l’État. Le vol de quelques-uns des plus beaux émaux sacrés du Quercy pourrait relancer la crise, que l’on accuse la République de soutenir ce pillage organisé ou les prêtres d’avoir eux-mêmes organisé le trafic. Salvignac, expert en orfèvrerie médiévale et originaire de la région, fils d’un vieil ami du Tigre, ne pourrait-il pas, mine de rien, aller se renseigner sur place ?
Lancé sur la piste de malfaiteurs qui se révèleront plus dangereux qu’il y paraissait, l’antiquaire improvisé policier va prendre goût à des activités qui le changent de sa routine.
Grancoing signe là un honnête premier roman, avec une bonne intrigue, une solide connaissance du contexte historique et assez d’honnêteté intellectuelle, même si ses préférences ne vont pas aux catholiques, pour ne pas accabler à plaisir les uns et dédouaner les autres. L’on attend avec intérêt la suite des aventures de Salvignac.