Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Yves-Marie Adeline veut nous présenter un état des lieux de la situation économique du monde actuel et une réflexion sur les moyens, pour le pouvoir politique, de recouvrer sur celle-ci sa pleine capacité d’action.
L’auteur met en évidence la prépondérance d’un pouvoir économique qu’aucune autorité ne semble en mesure de limiter et infléchir. La puissance de ce pouvoir tient à sa dimension internationale, les relations économiques ignorant les frontières et générant, de par les dépendances et interdépendances qu’elles font naître, des pressions sur les États, dont les possibilités d’intervention se trouvent alors restreinte. Libéré de toute tutelle, le jeu économique se coupe du monde. L’économie n’est plus régie par la production mais par la spéculation, laquelle provoque des crises lorsque les émissions de titres, démultipliées, finissent par excéder de loin la capacité de remboursement des débiteurs. Toute l’activité finit par dépendre de la finance, ce qui engendre l’endettement perpétuel, puisque non seulement les entreprises doivent solliciter les banques, mais les États se voient contraints d’emprunter à ces dernières, sous peine d’un ralentissement de la croissance. Les banques centrales ne peuvent plus jouer leur rôle de régulateur de l’émission de la monnaie, et l’endettement devient le mode de fonctionnement obligé de l’économie.
Les possibilités de régulation sont donc singulièrement limitées. Y.-M. Adeline s’efforce de les dégager. Il recommande la maîtrise des secteurs stratégiques… tout en en soulignant la difficulté, notamment du fait de la collusion des élites politiques avec les milieux d’affaires. S’il incline à la relocalisation des activités de production, il met en relief les risques y étant liés : hausse du coût de production et du prix de vente des produits manufacturés (incapables de soutenir la concurrence de ceux des pays pratiquant le dumping social), baisse de la consommation et du pouvoir d’achat, menace de chômage.
Jamais l’économie, désormais planétarisée, n’avait été à ce point hors de contrôle et livrée à la logique folle de la spéculation et de l’endettement en résultant. Et jamais la capacité d’interférence des États n’avait été aussi réduite. D’autant plus que ces États ont eux-mêmes aggravé la situation. Y.-M. Adeline pointe les responsabilités des gouvernements successifs de la France en matière de formation, d’immigration (le choix, en pleine dépression économique, d’une entrée massive d’immigrants incapables de s’insérer sur le marché du travail, donc voués à vivre de subventions publiques, et source d’un communautarisme préjudiciable au sentiment d’appartenance nationale), d’éducation (un système scolaire massifié et idéologisé, entraînant une baisse générale de niveau des études, et, là encore, le recul de l’esprit de cohésion nationale). Ces politiques ont contribué à la dissolution de l’identité nationale et à la diffusion d’un idéal mondialiste égalitaire asséné aux jeunes et à toute la population. Aussi, les citoyens, aux prises avec un monde peu sûr et qui échappe à tout contrôle, à commencer par le leur, ne se sentent pas représentés par leur élus.
L’auteur suggère alors des solutions propres à remédier à leur désaffection. Il propose une personnalisation du scrutin visant à permettre à l’électeur de s’affranchir du choix d’un candidat ou d’une liste de candidats imposé(e) par un parti. Surtout, il affirme la nécessité de soustraire à l’élection la désignation du chef de l’État, dont la fonction serait alors dévolue en vertu d’une règle de succession, ce qui nous ramène au principe monarchique. Seul, en effet, un chef d’État soustrait à l’influence des partis, lobbies et autres groupes de pression peut jouer le rôle d’un arbitre impartial ayant d’emblée les coudées franches pour agir dans l’intérêt du bien commun.
Ce livre, en définitive, montre combien, en un monde devenu incontrôlable parce que livré à une économie financière sans frontières, l’institution d’un pouvoir politique fort et donc indépendant, est indispensable au rétablissement d’une saine régulation des rapports humains.