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Le tombeau perdu d’Alexandre

Perdu depuis des siècles, l’emplacement du mausolée du célèbre conquérant macédonien demeure encore une énigme pour les historiens et les archéologues, qui continuent de multiplier les hypothèses et les fouilles. Mais une nouvelle découverte pourrait peut-être enfin changer cette donne…

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Le tombeau perdu d’Alexandre

C’est l’un des plus célèbres conquérants de l’histoire de l’Antiquité. Monté sur le trône de Macédoine après l’assassinat de son père, le roi Philippe II (-336), Alexandre le Grand va étendre son empire de la Perse à l’Inde en passant par l’Égypte. Amoureux de toutes les beautés, extraordinaire stratège, monarque de la démesure, auréolé d’une gloire qui le poursuit encore aujourd’hui, il est subitement fauché par la mort, à peine âgé de 32 ans, après un copieux banquet organisé à Babylone. Autour de son corps encore chaud, les diadoques, ses généraux, se disputent déjà son empire et s’apprêtent à se le partager. La question de ses funérailles fait l’objet d’intenses débats entre ses héritiers. Selon les historiens romains Quinte-Curce et Justin, Alexandre le Grand souhaitait être inhumé dans le temple d’Amon à Siwa, où l’oracle l’avait reconnu comme le fils du dieu légitimant ainsi son statut de pharaon. Il est vrai que dans son Histoire variée, l’historien Élien relate que le devin Aristandre de Telmessos affirmait à cette époque que la terre qui accueillerait le corps du roi serait « tout à fait heureuse et inattaquable à jamais ». Entre mythe et réalité, il n’en demeure pas moins que son dernier vœu ne sera pas respecté.

Des funérailles à la hauteur d’un dieu vivant

Prétendant avoir reçu l’anneau royal et afin de confirmer son pouvoir, le général Perdiccas prend la décision de rapatrier le cadavre momifié d’Alexandre à Aigai, l’ancienne capitale de Macédoine, où reposaient les ancêtres du conquérant. Il ne prend même pas la peine de l’incinérer alors que c’est pourtant une pratique courante du rite funéraire macédonien. Une description du convoi mortuaire a été faite par Diodore de Sicile. D’après lui, la dépouille du monarque fut garnie d’aromates, afin de l’imprégner d’une agréable odeur et garantir sa conservation, puis déposée dans un sarcophage anthropoïde, constitué de plaques d’or martelées épousant les contours de son corps. Celui-ci fut ensuite enchâssé dans un cercueil doré, recouvert d’un manteau de pourpre, la couleur traditionnellement associée au pouvoir, sur lequel fut déposé les armes du défunt. Ce catafalque, entouré de quatre panneaux ornés de scènes affichant les triomphes du souverain, fut placé sur un char d’apparat, surmonté d’un toit soutenu par un péristyle dorique, dont la voûte en berceau dorée était sertie de pierres précieuses et de guirlandes florales, sur lequel étaient juchées quatre Victoires ailées sur les angles, imitant alors l’architecture des tombeaux macédoniens. Tiré par soixante-quatre mulets couronnés d’or, il était équipé d’amortisseurs sur chaque essieu, afin de protéger l’ensemble des soubresauts du voyage, tandis que des cloches suspendues annonçaient l’arrivée du cercueil.

Le Sôma, un mausolée sacré et souvent profané

Mais le cortège fut détourné par le futur Ptolémée Ier. Si certains disent que le fondateur de la dynastie des Lagides aurait attaqué la procession funéraire pour enlever la momie et l’exposer à la dévotion dans le temple de Nectanébo II, à Memphis, en la plaçant dans le sarcophage initialement prévu pour ce dernier, d’autres parlent d’une négociation habile avec le général Arrhidée en charge du cortège. Élien, quant à lui, soupçonne l’ancêtre de Cléopâtre d’avoir trompé Perdiccas, en y plaçant une fausse dépouille, afin de transférer en catimini le corps d’Alexandre en Égypte. Vers -280, la momie royale rejoint enfin sa dernière demeure connue des anciens écrits. Ptolémée II fit placer ses restes à l’intérieur d’un temple d’Alexandrie, dans un coffre de plomb, recouverte par un second sarcophage recouvert d’or. Bien des années plus tard, Ptolémée IV fit construire un splendide tombeau, au Nord-Est de la capitale, pour y exposer le corps du roi macédonien. Dans La Pharsale, Lucain décrit l’édifice, nommé Sôma (« corps » en grec) ou Sèma (« signe, monument, tombeau »), comme comportant une chambre funéraire souterraine en albâtre, surmontée d’un toit pyramidal, lui-même enseveli sous un tertre. Délimité par un temenos (enceinte sacrée), le monument devait également abriter les dépouilles des monarques lagides dans des chapelles attenantes. Mais selon le géographe et historien grec Strabon, le mausolée se trouvait dans une basilique, située à proximité des tombeaux royaux.

Où est réellement enterré Alexandre le Grand ?

Très rapidement, la présence de la momie du conquérant conféra à Alexandrie un prestige incomparable et le Sôma devint l’épicentre du culte d’Alexandre, ainsi qu’un objet de visite pour un grand nombre de dirigeants romains, à l’instar de César, en -48 et d’Auguste en -30. D’après le biographe Suétone, le premier empereur de Rome aurait déclaré qu’il était « venu voir un roi et non des morts », à une personne lui ayant proposé de voir la nécropole des Ptolémée. Par la suite, la sépulture du macédonien fut victime de nombreuses dégradations. Ainsi, en -89, Ptolémée IX fit remplacer le cercueil d’or par un autre en verre ou en albâtre translucide, pillant les richesses aurifères du sarcophage pour payer ses troupes. Flavius Josèphe raconte même que Cléopâtre VII aurait fait de même en pillant également le tombeau pour financer sa guerre contre Octave. Toujours selon Suétone, Auguste aurait décidé de rendre hommage à Alexandre le Grand mais aurait abîmé le nez de la dépouille, après l’avoir retiré un instant du sarcophage pour lui mettre respectueusement une couronne d’or sur la tête et le couvrir de fleurs, tandis que Caligula lui aurait dérobé sa cuirasse. Afin d’éviter d’autres profanations, l’empereur Septime Sévère scella le Sôma en 199 mais son fils Caracalla, une fois sur le trône, s’empressa de s’approprier la tunique, la bague et la ceinture du roi, en 215. En 391, l’empereur chrétien Théodose Ier fit interdire la vénération envers Alexandre le Grand et ordonna le pillage du tombeau qui fut l’objet par la suite de nombreux actes de vandalisme lors d’une nouvelle émeute chrétienne antipaïenne, en 415. Si l’on ajoute le très violent séisme et le raz-de-marée dévastateur qui ravagèrent la ville, le 21 juillet 365, il y a peu de chances que le corps ait survécu. Au Ve siècle, plus aucun des Alexandrins ne savaient où il se trouvait. Au fur et à mesure une légende prit corps, affirmant qu’ils avaient été mis à l’abri par Constantin Ier dans la crypte d’une église. Laquelle ? C’est bien là tout le mystère de la disparition du corps d’Alexandre le Grand qui n’a jamais pu être percé.

La fin d’un mystère ?

Si le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes a officiellement reconnu plus de cent-quarante tentatives de recherche de la tombe d’Alexandre, toutes ont échoué. Parmi les plus notables, on peut citer la tentative d’Heinrich Schliemann qui affirma avoir localisé le tombeau dans la mosquée Nabi Daniel, en 1888. Connu pour sa découverte des restes de Troie, l’archéologue, empêché de rentrer dans l’édifice religieux, fit chou blanc. Plus proche de nous, l’historien Andrew Michael Chugg a émis une hypothèse très audacieuse, en 2004. Persuadé que la momie d’Alexandre a été confondue avec celle de saint Marc, alors que cette dernière est censée avoir été brûlée vers la fin du Ier siècle, il suppose que le tombeau du monarque macédonien serait enseveli sous l’autel majeur de la basilique Saint-Marc de Venise, en raison de plusieurs symboles macédoniens en marbre incrustés dans les murs. Il a publié plusieurs études sur le sujet, dont le récit très détaillé, énigmatique et prenant, pourrait inspirer un prochain opus de Dan Brown. Aujourd’hui, les regards sont tournés vers l’archéologue Calliope Limneos-Papakosta qui pense avoir la clef de ce passionnant mystère. Après vingt ans d’intenses recherches, elle a récemment mis à jour l’ancien quartier royal sous un parc de la ville d’Alexandrie et a retrouvé de nombreux objets (dont une statue de l’époque romaine ressemblant au physique d’Alexandre le Grand). Parmi les ruines dégagées, un grand édifice qui pourrait abriter le tombeau royal. Si rien ne permet encore de le confirmer, Calliope Limneos-Papakosta s’emploie déjà à préserver le site de la montée des eaux du Nil. Selon elle, le tombeau « n’est pas facile à trouver, mais toutes les hypothèses me sont favorables » déclare-t-elle très optimiste. Effet d’annonce ou fin d’un mystère, seuls les dieux de l’Olympe ont encore entre leurs mains la réponse à cette question.

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