Sorti des brouillards de Londres, Sherlock Holmes, mythe national et mondial, plus célèbre que son créateur Arthur Conan Doyle depuis sa naissance à la fin du XIXe siècle, n’a jamais cessé d’être interprété. Christophe Guillon, auteur et metteur en scène de cette création, nous fait découvrir un versant de la personnalité et de la vie du célèbre détective qui le rendront plus attachant encore. Londres 1881. Sherlock, qui n’est pas encore le grand Holmes, et le docteur Watson, qui deviendra son fidèle allié, sont sollicités par le détective Lestrade de Scotland Yard au sujet d’une affaire complexe. Un cadavre a été découvert sur les bords de la Tamise. Cette intrigue à la tension soutenue nous fait vivre les investigations de Sherlock dont l’issue va bouleverser la vie. Et la chimie, référence constante chez Holmes, réaffirmant le lien entre le genre policier et l’esprit scientifique, en est le sel. La mise en scène portée avec panache par les comédiens et fidèle à l’esprit originel de Conan Doyle souligne merveilleusement cette faculté d’observation et le système de déduction qui déconcerte le spectateur toujours surpris : décrypter ce qui ne se livre pas au regard ordinaire et ménageant le suspense jusqu’au bout. N’est-ce pas ce qui fait de notre héros, comme le dit Orson Welles, « un homme qui n’a jamais vécu et mourra jamais » ? L’humour centré sur Lestrade, bras cassé de Scotland Yard aux méthodes routinières qui se fourvoie systématiquement, est un plaisir ineffable. Spectacle exceptionnel de générosité et de vitalité.

Théâtre La Bruyère, 5, rue La Bruyère, 75009 Paris – Réservation : 01 48 74 76 99

Illustration : © cunione