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Le retour d’un passeur d’âmes

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Dans l’immédiat après-guerre, afin de soutenir les efforts de réconciliation franco-allemands, l’Église de France s’attacha à mettre en valeur la belle figure de l’abbé Franz Stock. Curé de la paroisse allemande de Paris, aumônier des prisons parisiennes pendant l’Occupation, soutien spirituel d’Honoré d’Estienne d’Orves et ses camarades, l’abbé Stock, n’ayant pas voulu, à la Libération, dissocier son sort de celui de ses compatriotes, devint le supérieur de l’étonnant « séminaire des barbelés » où il forma, avant de mourir prématurément d’épuisement, plusieurs centaines de futurs prêtres allemands que la guerre avait arrachés à leurs études sacerdotales.

Curieusement, la réconciliation faite, et le catholicisme en perte de vitesse des deux côtés du Rhin, l’abbé Stock a peu à peu sombré dans l’oubli. Sa cause de béatification traîne en longueur. C’est dommage.

Dans ce contexte, la parution d’un album qui lui est consacré, signé d’un scénariste et d’un dessinateur qui ont déjà prouvé leur talent, d’un incontestable esprit catholique, est une bonne nouvelle dans un paysage de la bédé ancré à gauche et hostile à l’Église. C’est, à tous points de vue, une réussite.

Cependant, l’on se souviendra avec nostalgie du Franz Stock paru voilà un demi-siècle dans la fameuse collection Belles Histoires Belles vies qui initia tant d’enfants à l’histoire de l’Église et à la vie des saints. Le public visé était plus jeune mais l’on ne craignait pas alors, d’approfondir le sujet ni d’aborder dans le détail le contexte historique. Exigences qui, de nos jours, laissent pantois … hélas …

Vivier et Denoël : Franz Stock, passeur d’âmes
Artère ; 48 p ; 14,50 €.

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