Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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Un petit livre qui en dit long, et profond ! En cette conjoncture de déboussolement mondial face à la pandémie, en à peine plus de cent pages, l’auteur nous invite à un rigoureux examen de conscience ; sans acrimonie, mais avec une belle fermeté, Alexandra Laignel-Lavastine nous dit en substance : « Arrêtons de paniquer, de nous comporter comme des papillons autour d’une lampe ! Asseyons-nous, calmons-nous et réfléchissons… Conserver la vie mérite-t-il de perdre ainsi la tête, de fuir en avant tête baissée, d’accepter en aveugle d’être infantilisés, assignés à résidence, de voir saccager notre économie, de brader l’avenir de nos enfants ? Que leur répondrons-nous quand sonnera l’heure des comptes ? La vie est-elle vraiment le bien suprême ? Si on lui accorde avec raison l’alpha, faut-il aussi la créditer de l’oméga ? Tout cela pour quelque chose qui tue six mille fois moins que le cancer, et trois mille fois moins que le tabac ?! »
Alexandra Laignel-Lavastine déploie ainsi son talent d’écrivain et la sage pondération du philosophe qui aide à remettre les bons repères à la bonne place.
Pour cela, outre des considérations bienvenues de bon sens, elle convoque des personnages qui aideront le lecteur à prendre le recul qui convient ; c’est ainsi qu’au fil des pages sont cités avec pertinence Tocqueville, Hannah Arendt, Bernanos, Jan Patocka et son disciple Vaclav Havel. Citons entre tous, Bernanos : « seul celui qui a perdu son âme ne pense qu’à sauver sa peau ».
Une rude leçon, bien méritée, administrée de façon concise et claire, à l’exception de deux notions que la brièveté de l’ouvrage n’a permis que de citer allusivement : l’héritage des Lumières, qui semble être considéré comme un trésor, alors que Xavier Martin a fait justice de cette anthropologie mortifère, et l’épouvantail populiste, que l’auteur agite, sans préciser en quoi il l’émeut.