Civilisation
Vauban pour toujours
1692, le duc de Savoie franchit le col de Vars, emporte Embrun, puis Gap. Louis XIV demande à Vauban de fortifier le Queyras.
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L’on pensait tout dit sur Nicolas Sarkozy et que, de rodomontades en promesses non tenues, de solutions miracles en trahisons répétées de son électorat, l’on avait fait le tour d’une personnalité qui a, depuis longtemps, cessé de séduire les Français.
À l’approche de la Présidentielle de 2017, Samuel Pruvot, rédacteur en chef de Famille chrétienne et spécialiste du « fait religieux » en politique, s’est intéressé au candidat Sarkozy et à son rapport au Sacré. L’analyse s’avère sans concession.
Remontant à l’enfance, par bien des côtés douloureuse et qui éclaire certains des comportements les plus insupportables du personnage, Pruvot suit le parcours d’un homme bourrelé de complexes mais qui, à rebours d’un François Hollande se vantant d’avoir « évacué l’hypothèse de Dieu », a pertinemment saisi, en dépit des non-dit et des interdits laïcistes, le poids de la religion dans la société française. Naviguant entre le catholicisme de son baptême et les origines juives de sa famille maternelle, incapable d’adhérer à des dogmes ou une morale qui réfrèneraient sa soif de pouvoir, de conquête et de domination, Sarkozy possède assez le sens du religieux pour donner l’illusion d’une perpétuelle quête spirituelle, évoquée en termes identiques avec Benoît XVI, le Primat des Gaules, le grand rabbin de France ou le recteur de la mosquée de Paris. Il a même assez de talent pour convaincre, un temps au moins, ses interlocuteurs de sa sincérité.
Car Sarkozy est un bateleur, toujours à la recherche d’un public à séduire, auquel il fera entendre ce qu’il aspire à entendre, jusqu’au moment où le sentiment d’avoir été dupé oblige à admettre à quel point l’homme est dépourvu de valeurs et de convictions.
Les pages les plus cruelles, politiquement, de cet ouvrage sévère, sont celles consacrées à l’Islam et à la volonté de Sarkozy, totalement ignorant des réalités musulmanes, d’aboutir, Bonaparte au petit pied, à une forme de concordat avec la « seconde religion de France. » Nous voyons chaque jour les résultats de ces calculs électoralistes, cette ignorance et cette précipitation…
Le mystère Sarkozy, de Samuel Pruvot, Le Rocher ; 180 p ; 17 €.