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Le Grand Remplacement et le journal Le Monde

Après la tragique tuerie de Christchurch en Nouvelle-Zélande le 15 mars dernier, le journal Le Monde publia un « éclairage » au sujet de la « théorie du Grand Remplacement ». On le sait, le tueur avait utilisé l’expression « The Great Remplacement » comme titre du manifeste qu’il publia pour expliquer son acte.

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Le Grand Remplacement et le journal Le Monde

L’article du Monde, mis en ligne le jour même du massacre et signé par quatre journalistes, cherchait à analyser cette expression inventée par Renaud Camus.

Dès l’introduction, les auteurs qualifient Renaud Camus d’écrivain d’extrême-droite. L’appellation est commode car elle disqualifie immédiatement celui qui est visé et délivre un brevet de vertu à celui qui porte le coup. Or, Renaud Camus s’est toujours défendu d’une telle assimilation politique, et il s’en est expliqué très clairement : « je n’ai aucune sympathie particulière ou complaisance pour le totalitarisme, le nazisme, le fascisme, le négationnisme, Vichy, la collaboration, les différents types de dictature civile ou militaire ; je n’ai pas le moindre goût pour les groupes ou les activités paramilitaires et n’ai jamais fréquenté le moindre ; j’éprouve une nette répulsion à l’égard de la violence et suis très attaché à l’État de droit. […] J’ajoute que mon type particulier de culture est fort éloigné des traditions réactionnaires » (Journal, 30 novembre 2014)

La seule position politique de Camus est son opposition à la forme actuelle de l’immigration extra-européenne. Mais cela suffit aux principaux médias pour le classer à l’extrême-droite. Camus estime, c’est le cœur de toute son approche, que cette immigration est si massive qu’elle change en profondeur la population française. C’est ce qu’il appelle le Grand Remplacement.

Mais ce n’est pas une « théorie », c’est une thèse. Et c’est surtout une expression qu’il a proposée pour qualifier un phénomène historique. On pourrait en employer d’autres. Camus lui-même use également indifféremment de l’expression « Changement de peuple et de civilisation », qui est une autre manière de dire la même chose, mais qui n’est toujours pas une théorie. C’est une manière de nommer ce qui advient : l’évolution des sociétés occidentales vers une nature multiculturelle, ce que les thuriféraires d’une mondialisation heureuse décrivent pudiquement par la « diversité ».

Ensuite nos quatre journalistes du Monde entrent dans le cœur du sujet. Ils expliquent que cette « théorie est d’essence raciste, puisqu’elle se fonde sur la question de la couleur de peau et de l’ethnie comme critère d’appartenance. » La principale faute commise ici est de mêler allègrement racisme et étude des races. Le racisme est une approche orientée du sujet, hiérarchique, qui va bien au-delà de la seule prise en compte de la question des « races » humaines.

Or les questions d’inférieur ou de supérieur n’intéressent nullement Renaud Camus dans le cas présent et ne font absolument pas l’objet de sa réflexion sur la question du Grand Remplacement. La question est celle du changement de peuple.

En revanche, ce sont bien dans tous les courants « progressistes » actuels que la question de la race revient sans cesse. Les continuelles attaques sur « l’homme blanc » ou même sur le « féminisme blanc » sont une nouveauté du discours politique porté par la gauche. La question de la race obsède la gauche « progressiste » d’aujourd’hui, et c’est même une troublante nouveauté dans le discours politique français, qui remonte jusqu’au Président de la République.

L’article du Monde se poursuit en expliquant que les chiffres contredisent cette peur du remplacement, car il n’y a en France que 5 % d’immigrés et de descendants d’immigrés d’Afrique et d’Asie. Les chiffres sont formels, disent-ils. Nous y reviendrons.

Changement de peuple et de civilisation

Il y a ces chiffres. Et puis il y a le réel. L’évidence. L’évidence se voit tous les jours, dans toutes les villes de la France, du nord au sud de la métropole, de Lille à Marseille, de Paris à Bordeaux. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que le visage de la France a changé. Notre peuple n’est plus le même que celui qui formait le corps traditionnel français. Aussi divers était-il, selon les régions, avec ses accents, ses patois, ses cuisines, il restait néanmoins « de race blanche et de culture chrétienne », pour citer le général de Gaulle. La population présente sur le sol de la métropole est désormais beaucoup moins homogène, fait d’individus beaucoup moins semblables. C’est une population d’une plus grande diversité, avec une forte proportion de Noirs et d’Arabes répartis partout en France, dans toutes les couches de la société, dans tous les corps de métiers.

Et sans même parler des « territoires perdus de la République », il est des endroits où le Français de souche est l’exception quand il n’a pas tout bonnement disparu.

Nous décrivons là simplement la France ordinaire, celle que l’on croise dans les commerces, dans les TGV, dans les centres des villes de province, dans les écoles. Rien de plus saisissant que de regarder les photos de classes de notre jeunesse avec celles des classes de nos enfants. Ou encore de voir les photos de mariés publiées par les mairies. La population française a changé. Il suffit de sortir dans la rue.

On peut simplement constater le phénomène et ne pas avoir d’avis. Estimer que c’est ainsi, que ces gens sont là désormais et que l’histoire de France s’écrira maintenant avec eux.

On peut s’en réjouir et estimer que cette nouvelle population « apporte sa richesse », car l’on « s’enrichit de nos différences » selon le bréviaire psalmodié par le PS pendant des décennies.

Cela peut être aussi une véritable revendication : la France a changé, « elle est plus colorée », elle est multiconfessionnelle, « elle est riche de sa diversité », et donc il faut que la représentation politique reflète cette « diversité ». Beaucoup à gauche s’offusquent par exemple que l’Assemblée nationale soit encore largement majoritairement « blanche ». Une ministre de la culture de triste mémoire avait en 2018 pris l’engagement de changer la télévision française qui était encore trop blanche. Certains voudraient même imposer ce changement.

Les communicants et les publicitaires ont bien compris la chose en utilisant désormais continuellement le « format Benetton » dans leur imagerie. Le message publicitaire n’est plus uniquement porté par le visage d’un homme ou d’une femme blanche, mais il y a désormais plusieurs personnes, de plusieurs ethnies. Lors du dernier concours de miss France, la moitié exactement des candidates étaient « issues de la diversité ».

Mais les démographes ne se censurent pas tous. On connaît les travaux de Michèle Tribalat. D’autres études contournent l’interdiction en France des statistiques ethniques pour parvenir à quantifier le phénomène. Ainsi l’ouvrage récent de Jérôme Fourquet pointe le fait que près de 20 % des garçons qui naissent en France aujourd’hui portent un prénom arabo-musulman.

La nature ethnique et culturelle de la France a changé

Il s’agit donc de nommer ce phénomène. La population française de 2020 n’est plus la même que celle de 1960. En soixante ans, de De Gaulle à Macron, la nature ethnique et culturelle de la France a changé comme jamais elle n’avait changé de toute son histoire. C’est incontestable et c’est tout simplement ce que Renaud Camus a appelé le changement de peuple et de civilisation, ou plus brièvement le Grand Remplacement. C’est incontestable et les journalistes de gauche refusent de le voir, ils s’interdisent de dire l’évidence. Ils n’osent pas voir ce qu’ils voient.

La deuxième attaque contre Camus est l’accusation de « complotisme ». Ils prêtent à Renaud Camus l’idée qu’il y aurait « une sorte de grand plan global et secret, ourdi par des groupes mystérieux [dotés] de pouvoirs immenses ». Or là encore, Renaud Camus s’en est plusieurs fois défendu. Il n’a jamais supposé qu’il y avait eu des complotistes réunis un soir dans une salle secrète pour mettre en œuvre ce Grand Remplacement. Car il n’est nullement nécessaire de se dissimuler. Cela s’appelle tout simplement le capitalisme, l’économie de marché, l’abolition des frontières, la circulation des hommes, les migrations. L’industrie a besoin de bras. Pour un industriel, la culture, l’individualité, la nature profonde de son ouvrier ne lui importe en rien. Il a besoin d’un ouvrier.

D’autre part, il est évident que l’appel aux traditions ou les questions d’héritage chrétien ou l’idée même de « culture française » n’ont jamais été du goût des hommes politiques français comme des idéologues de la pensée progressiste régnant sur les ondes de France Inter ou de France Culture ou s’épanchant entre les pages du Monde ou de Libération. L’homme moderne, l’homme nouveau est, selon leur souhait, un citoyen du monde. Il est ouvert, pioche à un peu toutes les cultures, a délaissé le christianisme et soutient les migrants syriens ; il est solidaire, écoresponsable, consomme une world food et boit du café équitable. Mais il met ses enfants dans le privé à l’entrée au collège.

Un complot n’est donc nullement nécessaire pour mettre entre œuvre cette double force économique et culturelle qui encourage la circulation des hommes. Pour appuyer l’idée que Renaud Camus serait complotiste, Le Monde prétend que cette question du « mondialisme » serait la reprise d’une idée ancienne, caractéristique de l’extrême-droite (puisqu’on nous a dit qu’il était d’extrême-droite, tout est logique) des années trente. C’est faire bon marché de tous les discours des internationales ouvrières nées au XIXe et de tous ceux qui contestaient ou l’organisation mondiale du capitalisme, ou les empires colonialistes…

Mais laissons Renaud Camus conclure et nous dire lui-même ce qu’il pensa de l’article : « Comme il fallait s’y attendre l’article le plus hostile est celui du Monde. Toutefois il est bien plus remarquable par son invraisemblable nullité que par sa hargne, pourtant vive, à mon endroit. Les contributeurs se sont pourtant mis à quatre pour venir à bout de la tâche : un échotier d’officine, qu’on sent coutumier des basses œuvres et des mauvais coups, et quelques thésards impatients de placer des références absconses à leurs petits travaux, n’eussent-ils strictement rien à voir avec les miens. Le résultat doit être un des points les plus bas jamais atteints, et ce n’est pas peu dire, par l’ex-journal de référence depuis le début de sa longue dégringolade morale, déontologique et professionnelle. C’est absolument fascinant. Pas une information qui ne soit fausse, ou, sinon fausse, approximative, floue, forcée, confuse, vague, emberlificotée, tendancieuse, inexacte. Avec beaucoup d’autorité toute sorte de tournures me sont prêtées entre guillemets ou en italiques, quoiqu’elles n’aient jamais paru sous ma plume. Il est beaucoup question des remplaceurs, par exemple, mot que je ne sache pas avoir jamais utilisé. Un des plus beaux passages soutient que Soumission procède très largement de conversations entre Houellebecq et moi (qui ne nous sommes jamais rencontrés, ni seulement parlé) — il va être content, Houellebecq, si cet infâme brouet arrive jamais jusqu’à lui… »

Par Alexis Lecœur

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