Dominicain, jeune prêtre dans les années 60, le Père Ange a vite constaté, au sein de son Ordre comme ailleurs dans l’Église, chez les clercs comme chez les laïcs, les effets délétères d’une certaine application des directives conciliaires et d’abord les ravages occasionnés au niveau des mœurs et de la morale. Il n’a pas tardé à penser, à l’instar de Paul VI, qu’il s’agissait là des fumées de Satan à l’œuvre dans la catholicité. Cette certitude est allée grandissant au fil de son ministère tandis qu’il sentait plus prégnants les agissements démoniaques parmi nos contemporains et nos sociétés. Puis il a eu envie de les combattre frontalement. Nommé exorciste de l’archidiocèse de Lyon en 1992, le Père Ange a exercé cette charge jusqu’en 2013. Le témoignage qu’il livre ici, tout en retenue et discrétion, laissera sur leur faim les amateurs de phénomènes hors du commun ; s’il en a vu, le Père Ange n’en parle guère et les traite par le dédain. Ce qu’il veut, c’est donner au fidèle quelques notions d’angélologie et de démonologie, sciences qui ne figurent plus guère dans la catéchèse actuelle, lui rappeler qu’anges et démons existent, lui expliquer quel est leur rôle dans le plan du Salut. Il donne aussi des conseils de bon sens afin de se préserver de toute emprise malfaisante, et les remèdes à appliquer à l’intention de ceux qui, par imprudence, auraient ouvert la porte au diable. S’y ajoutent des réflexions précieuses sur la vie de la grâce et un passage exquis sur l’Annonciation, cet événement insigne dont l’archange Gabriel « ne s’est jamais remis. »

Expert en diablerie, du père Ange Rodriguez, Le Cerf, 125p., 12 euros.