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Le clandestin qui interpelle

« Si le Christ n’était pas Dieu, je ne serais pas croyant ». Voilà un genre de formule à la Zanotti-Sorkine. C’est un recueil de citations, d’aphorismes, de maximes, de pensées, d’anecdotes aussi, dont la leçon percute tous les faux-semblants, les apparences mondaines, les morales prétentieuses qui s’accordent la facilité de la bien-pensance.

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Le clandestin qui interpelle

Tout cela est fort bien tourné, car le style y est, à la Zanotti, comme il se doit, qui pointe et qui pique, et, à la manière de Cyrano, qui touche à la fin de l’envoi. Car il y a toujours un envoi qui s’adresse à vous, à nous, à tous. Le but recherché et atteint est d’ébranler les certitudes et les habitudes, des incroyants bien sûr, mais des croyants aussi.

L’homme et la femme aussi, contrairement à ce que croit le féminisme, ont tous – et non toutes et tous, car en bon français et en bonne théologie, le masculin l’emporte sur le féminin, ce qui est salutaire pour la femme et, paradoxalement, culpabilisant et humiliant pour l’homme –, oui, tous ont besoin de l’amour miséricordieux d’un Dieu qui vient les chercher au fond de leur vie, quelle qu’elle soit, brillante ou misérable, rassasiée de plaisir et de joie ou abandonnée sur des chemins de douleur.

La vie est bonne et belle dans l’immédiateté de l’instant comme dans la perfection de sa finalité

Rien de plus inconsistant que la logique de la réussite, rien de plus beau qu’un simple geste de considération fraternelle. L’amour se juge à la pratique plus qu’à la théorie, tous les amours, y compris charnels. Et si Dieu accorde la vie, c’est que la vie est bonne et belle dans l’immédiateté de l’instant comme dans la perfection de sa finalité qui ne s’atteint que par la grâce et non par le renfort d’exercices convenus et d’attitudes toutes faites.

Michel-Marie Zanotti-Sorkine prêche ainsi à sa façon devant des publics les plus divers, des paroissiens assemblés qui cherchent une prédication originale, des saintes gens épris du Christ, des piliers de bistrots, des habitués des salles de concert ou des boîtes de nuit. Il parle, il chante, il joue de la voix et du piano ; rien ne le rebute, ni les naufragés de la rue, ni les détours extravagants de la vie, ni la mort qui vient inéluctablement. Le seul important, le seul nécessaire, c’est le Christ au commencement de tout et à la fin de tout. « Omnia instaurare in Christo ». Ce sont ses amis Grégoire et Odile Girard qui ont établi cette compilation dont on devine, en la lisant, la motivation qui la suscita.

 

Michel-Marie Zanotti-Sorkine, Dieu se promène en clandestin, Robert Laffont, 300 p., 21 €

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