Civilisation
De nouveaux types de dictature qui attestent le retour de la prévalence de la Realpolitik
Le caractère révolu des dictatures fascistes et communistes.
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Jean-Luc Jeener veut en finir avec toutes les fadaises qui désincarnent le théâtre. Un pamphlet mystique, politique et theâtral.
Réduire ce livre à un factum, serait vain, tant la densité et l’abondance des richesses de cet ouvrage suscite de réflexions sur l’avenir du théâtre dans notre société. Certes, si à la première lecture, le constat relève du pessimisme, il n’en est pas moins un plaidoyer ardent pour restaurer ce qui constitue l’essence même du théâtre : l’incarnation de l’humain, du trop humain.
Tous les thèmes sont abordés et sans concession ; et tout d’abord, celui d’un État en décomposition qui, pour se justifier dans le domaine de la culture, se croit exonéré en distribuant les subventions, sans discernement si ce n’est celui de favoriser les copains susceptibles de promouvoir son régime.
Les figures du théâtre contemporain, dont les metteurs en scène bien en vue, sont analysées, leurs réalisations disséquées ; n’y échappent pas les adeptes de la distanciation. Le jugement est péremptoire, mais la sanction est rendue avec équité et lucidité. Les animateurs des théâtres nationaux ne sont pas épargnés.
La mort du théâtre se trouve au bout de la fâcheuse tendance à l’industrialisation idéologique de cet art à des fins mercantiles. Le sésame absolu de la réussite aujourd’hui n’est qu’une autocensure obligée afin de ne point déplaire aux petits maîtres de la Doxa.
Certes le péril est dans la demeure et menace le chariot de Thespis. Mais ce cri de colère, tout en crescendo, est aussi un cri d’amour, notamment à l’égard des comédiens et interprètes lorsqu’ils sont en osmose avec l’auteur et son illustrateur, le metteur en scène.
L’acteur est et sera le rédempteur de cet art s’il revient à sa source originelle qui est d’incarner. Le théâtre de l’incarnation dont Jean-Luc Jeener est le chantre et avocat passionné, doit reprendre sa « première » place auprès de ses créateurs « premiers », Eschyle, Sophocle et Euripide.
Il est beau d’ affirmer cette haute conviction animée, de plus, par un esprit mystique autant que polémique : il brandit sa plume comme une épée pour pourfendre les cuistres. C’est l’œuvre d’un bretteur inspiré.
On ne manquera pas, pour le soutenir, de lire avec attention le récit de son combat et d’assister aux représentations de son théâtre du Nord-Ouest, le plus original qui soit : la grande aventure du théâtre incarné !
Pour en Finir avec le Théâtre
Jean-Luc Jeener,Edition Atlande, dans la Collection Coup de gueule et engagement. 126 p, 15 €