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La Lumière bleue

Ils ont nom Friedrich Wilhelm Murnau, Paul Wegener, Arnold Fanck, Georg Wilhelm Pabst, Robert Wiene, Fritz Lang, Hans Steinhoff ou encore Rainer Werner Fassbinder, Wim Wenders, Harald Reinl, Werner Herzog et Volker Schlöndorff et mille autres, grands et petits maîtres du cinéma allemand qui mériteraient tout autant d’être cités.

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La Lumière bleue

On l’oublie trop souvent, mais il fut un temps, depuis longtemps révolu il est vrai, où Berlin – à l’époque de la République honnie de Weimar – rimait avec Hollywood, où les noms précités rivalisaient orgueilleusement avec les David W. Griffith, Raoul Walsh, Charlie Chaplin, King Vidor et autres Cecil B. De Mille. Dans cet univers artistique essentiellement masculin allait surgir une femme et non des moindres : Leni Riefensthal (1902-2003), que la postérité, au prix d’un raccourci vengeur, enfermera à jamais dans le (faux) diptyque « hitlérien », du Triomphe de la volonté (Triumph des Willens, 1934) et des Dieux du stade (film en deux parties, respectivement intitulées, Fête des peuples [Fest der Völker] et Fête de la beauté [Fest der Schönheit], 1936-1938), deux documentaires de commandes qui scelleront son destin et sa renommée – que l’on adjectivera, désormais obligatoirement, de « sulfureuse ». C’est, comme toujours lorsqu’on caricature, passer à côté de la vérité profonde d’une figure incontournable du Septième art.

Leni Riefenstahl incarne Junta

Son premier film, La Lumière bleue (Das blaue Licht, 1932), est littéralement un coup de maître. La Berlinoise commet à la fois une œuvre très personnelle et des plus inspirées, apparaissant comme une des dernières représentantes de l’expressionnisme allemand (avec Fritz Lang), courant inauguré au moment de la première guerre civile européenne et sur ses ruines fumantes, par des cinéastes tels que Max Reinhardt et surtout Hans Heinz Ewers et Stellan Rye (L’Etudiant de Prague, 1913), Paul Wegener (Le Golem, comment il vint au monde, 1920). Leni Riefenstahl est l’actrice principale de son propre film où elle incarne Junta, une sauvageonne réfugiée dans la montagne, loin du village en contrebas, en compagnie de Vigo, un jeune berger qui l’aide et la protège. Les villageois (Riefenstahl employa d’authentiques paysans du Tyrol, aux « gueules » typiquement expressives, conférant ainsi au film un aspect ethnographique ; signalons que les prises de vue eurent lieu dans le Tessin italo-suisse et le massif alpin des Dolomites) la considèrent comme une sorcière et lui imputent la responsabilité de la mort de plusieurs jeunes hommes ayant tenté d’escalader, les nuits de pleine lune, le monte Cristallo, un dangereux piton d’où une mystérieuse lumière bleue étincelle de tous ses feux. Mais seule la mystérieuse jeune femme connaît les passages secrets pour parvenir à cette grotte inaccessible où brillent ces cristaux. Un peintre, qui la sauvera de la lapidation, la suivra dans son antre et finira par la trahir en dévoilant son secret, provoquant ainsi le suicide de la belle.

Insaisissable montagnarde somnambule

Œuvre superbement tragique, Das blaue Licht (inspiré du romantisme germanique et d’un conte des frères Jacob et Wilhelm Grimm) exploite de manière onirique et mystique (sinon biblique) le filon du « cinéma de montagne » dont Arnold Fanck fut le précurseur génial qui lui aura tout appris, de l’escalade (à mains voire à pieds nus !) à la technique cinématographique, ainsi qu’en témoignent des films devenus mythiques comme La Montagne sacrée (Der heilige Berg, 1926), L’Enfer blanc du Piz Palü (Die weiße Hölle vom Piz Palü, 1929), Tempête sur le mont Blanc (Stürme über dem Mont Blanc, 1930) ou S.O.S. Iceberg (S.O.S. Eisberg, 1933). Littéralement habitée par son rôle, Riefenstahl (à la fois réalisatrice, coscénariste, coproductrice et monteuse) tresse un magnifique conte d’Europe où alternent des scènes bucoliques et des tableaux plus sombres, sous l’orchestration envoûtante de Giuseppe Becce (directeur musical de l’UFA, célèbres studios allemands). La réalisatrice recourut à des filtres de couleurs aux fins d’accentuer les contrastes entre le noir et le blanc, tout comme elle usa d’un procédé infrarouge permettant de transformer des prises de vue de jours en scènes nocturnes. L’ensemble est irréel, poétique et doté d’une forte charge hypnotisante. Riefenstahl, qui endosse le rôle de l’insaisissable montagnarde somnambule – dans un genre semblable, Marcel Pagnol nous donnera Manon des sources –, irradie d’une sensualité aussi évanescente que suggestive, ce qui renforce son irrésistible aura mythique.

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