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La France et le prince

Ouvert, attentif, soucieux du bien commun, le nouveau comte de Paris est depuis un an un témoin actif de la vie politique française et de la vie des Français.

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La France et le prince

Il est le descendant direct du dernier roi des Français, Louis-Philippe Ier. Depuis le 21 janvier 2019, date à laquelle il est devenu l’héritier de la couronne de France, Jean d’Orléans s’est mué en véritable homme politique et médiatique. En un an, il a été sur tous les fronts, multipliant les interviews à la télévision, les déclarations à la radio ou publiant des tribunes dans divers journaux. Surnommé le « prince de l’avenir » par ses partisans, le comte de Paris surprend, intrigue, fascine et se positionne comme une possible alternative à la république.

Je ne souhaite pas être l’homme d’un parti. Mon projet, c’est de défendre l’intérêt général.

On le disait discret, voire effacé du vivant de son père, Henri d’Orléans. Il a démontré en peu de temps qu’il était un homme de conviction. « Un déséquilibre profond s’est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l’élection présidentielle. Le temps du chef de l’État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l’Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l’État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l’État dans notre tradition millénaire, n’est plus assumée de manière effective » écrit-il dans une tribune publiée dans le FigaroVox en octobre 2018. En filigrane, une véritable critique contre les institutions actuelles, un plaidoyer pour le retour aux vraies valeurs d’une constitution mise en place en 1958 par le général de Gaulle qui reste « à transformer et à accomplir ». La maison France brûle ? Jean d’Orléans se précipite à son chevet et va là où on ne l’attend pas. Au plus fort de la crise des Gilets jaunes, mouvement social de contestation populaire, le prince se fait l’écho des « fractures » entre les Français, n’hésitant pas à appeler à se rassembler autour « d’un dénominateur commun à partir duquel avancer, un socle commun a minima sur lequel nous puissions bâtir un projet fédérateur ». Il n’hésite pas à aller à la rencontre des Gilets jaunes pour évoquer leurs difficultés. Lorsque la cathédrale Notre-Dame de Paris, le cœur religieux et historique de la France, est victime d’un incendie accidentel, le comte de Paris, profondément catholique, est sur le terrain pour constater les dégâts. Mariage pour tous, PMA-GPA, euthanasie ou avortement, lois bioéthiques, patrimoine, défense de l’environnement, de la langue française, le comte de Paris a des avis précis sur tous ces sujets et le fait savoir. « Que serait un prince sans ses principes » déclare-t-il à Téléstar, en avril 2019. Déserts médicaux ou défense de l’environnement, Jean d’Orléans s’attelle à trouver des solutions à tous les problèmes que traversent l’Hexagone. Son credo ? « Servir simplement la France ! ».

Être un arbitre

« J’ai une bonne connaissance des problèmes de notre pays mais également de la situation internationale ». Politique intérieure, mais politique extérieure aussi. Le prince connaît l’art de la diplomatie. « J’ai suivi de près les tensions entre l’Italie et la France. Des tensions qui m’ont suffisamment alerté pour que je fasse un courrier au Président de la République, Emmanuel Macron, pour lui suggérer de recevoir le président italien à Amboise. » De tous temps la République a eu besoin de ses princes, qu’elle a pourtant exilés entre 1886 et 1950. Et c’est encore grâce à un Orléans que la France et l’Italie ont pu se réconcilier après des mois de tensions entre les deux pays. La rencontre entre le président Emmanuel Macron et le président Sergio Mattarella, en mai 2019, organisée au château d’Amboise sur les terres du comte de Paris, a été largement médiatisée. Il a été l’invité du grand-duché du Luxembourg lors des funérailles de son souverain. « Le fait, par exemple, que je sois à côté du chef de la Maison de Prusse a été très commenté, lu comme une perspective d’avenir de paix pour l’Europe » déclare le prince au journal L’Écho Républicain. Le prince a d’ailleurs des idées bien arrêtées sur l’avenir de l’Union européenne, cette institution critiquée. « Une Europe technique ne suffit pas, il faut une Europe des idées, des concepts » martèle le comte de Paris qui marque son rejet de Bruxelles incapable de faire barrage aux puissances américaines et russes. « La France est très partagée entre le vote pour l’Europe et celui contre l’Europe qui semble prendre le pas notamment avec le Rassemblement National. Nous avons encore des difficultés avec cette notion d’Europe. Peut-être parce que contrairement aux Allemands, par exemple, la France n’a pas l’expérience du fédéralisme » ajoute-t-il.

Et le retour de la monarchie ? Le prince bénéficie de soutiens importants sur une idée qui, selon les sondages, rassemble près de 17 % des Français. Les deux principaux mouvements royalistes, la Restauration nationale et la Nouvelle action royaliste, lui assurent une vraie visibilité dans la rue comme sur les réseaux sociaux. Il a pleinement conscience du rôle qui est le sien et entend lui donner toute l’impulsion qu’il mérite. 2020 devrait être marqué par un tour de France afin de se faire connaître ; et pourquoi pas des négociations avec le gouvernement pour un éventuel statut officiel pour le chef de la maison royale qu’il voit comme un « rôle de conseiller permanent auprès de la République » ? L’idée a séduit quelques députés et autres grands personnages de l’État. « Ma vocation à l’arbitrage dans le souci primordial du bien commun et de l’unité du pays me place au-delà des affrontements partisans » explique-t-il dans l’hebdomadaire Marianne. Et bien qu’il souhaite une monarchie constitutionnelle comme en Espagne, comme il l’indiquait sur les ondes de la radio Europe 1 au journaliste Nikos Aliagas, il est réaliste sur la situation actuelle qui prévaut en France. L’heure n’est pas encore venue pour un roi. Il se tient prêt et qui sait si, demain, il ne pourrait pas lui-même participer à une élection. Une ébauche de programme est même à disposition sur la page qui lui est consacrée sur l’encyclopédie en ligne. « Je ne souhaite pas être l’homme d’un parti. Mon projet, c’est de défendre l’intérêt général » précise-t-il.

Illustration : Le prince et le président en terre royale, au château d’Amboise.

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