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Jean-Michel Delacomptée : Le sacrifice des dames

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En ces années 1520, l’avancée des Turcs en Europe semble impossible à endiguer. Trop pris par leurs propres querelles, Charles Quint et François Ier se désintéressent de la question.

Dans ces conditions, la petite Hongrie, abandonnée à ses pauvres moyens, est la proie désignée des ambitions de conquête de Soliman le Magnifique. Presque tout le monde semble s’y être résigné, à commencer par le comte Gabor, gouverneur du comitats de Pacs, qui refuse obstinément d’envisager la moindre riposte militaire au danger, choix qui scandalise sa fille unique et héritière, Judit.

Décidée à éloigner son père de son gouvernorat avant qu’il soit trop tard, à s’imposer à la tête de la région comme à la cour, et à livrer une guerre sans merci à l’envahisseur, l’adolescente, s’inspirant du jeu d’échecs où elle excelle, élabore alors en secret une stratégie aussi géniale qu’impitoyable afin de s’emparer du pouvoir.

Certes, il n’y a jamais eu en Hongrie de comitats de Pacs, ni de comte Gabor ni de comtesse Judit. Cela n’empêche pas Jean-Michel Delacomptée de ressusciter avec un incontestable brio une époque, une atmosphère, et de peindre, à travers une intrigue d’une cruauté rare, l’admirable portrait d’une jeune fille soulevée par l’amour de sa patrie, sa civilisation et sa foi, prête à tout pour les défendre.

Delacomptée, cela ne gâte évidemment rien, écrit très bien ; il écrirait toutefois encore mieux s’il osait se souvenir de l’existence du subjonctif passé.

Jean-Michel Delacomptée : Le sacrifice des dames, Robert Laffont ; 235 p ; 18 €.

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