Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
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Notre ami Jean des Cars se livre à son métier favori : il enquête ; et lui qui est habitué à entrer dans toutes les histoires, même les plus secrètes et quelquefois les plus sordides, des dynasties d’Europe, il a su mener l’enquête la plus fouillée et la plus nécessaire aujourd’hui sur celui qui fut le prince Charles de Galles et qui est devenu Charles III d’Angleterre.
Et cette enquête porte d’abord et essentiellement sur ce que furent ses amours heureuses ou malheureuses, vraies ou forcées, simples ou tragiques. Puisque toute sa vie, ou presque, sauf maintenant, depuis deux décennies, ce prince a dû subir dans son esprit et même dans sa chair la terrible contradiction d’un amour secret, sincère et au fond honnête, même dans l’illégalité clandestine, et d’un mariage officiel, accepté sous pression et catastrophique dès le départ. Car Jean des Cars rectifie les fausses légendes qui ont trop longtemps accablé l’homme timide et facilement désarçonné que Charles a été, fragile bien malgré lui, objet des quolibets d’une presse ignoble et d’indiscrétions répugnantes sur son intimité.
Eh bien, grâce à Camilla, à sa douceur et à son énergie, à son effacement et à sa générosité, il a pu finalement tout dominer. Car la vérité que montre bien Jean des Cars avec beaucoup de sagacité psychologique et politique, c’est que Diana, loin d’être l’ange pur, radieux, sublime qu’elle a donné à idolâtrer à l’opinion, complètement façonnée par des médias instrumentalisés, fut dès le début du mariage totalement dépassée par la situation, n’offrant à son mari, y compris lors du voyage de noces, que cris, scènes, outrages, violences verbales, allant jusqu’à déchirer les aquarelles du malheureux Charles, tout cela par jalousie et par besoin effréné de se faire valoir. Toute la suite fut du même acabit. Rompant officiellement avec son mari, faisant son intéressante partout et se servant de la presse comme d’une arme d’intervention massive contre la famille royale.
Alors que Camilla s’était efforcée sincèrement de s’effacer, de disparaître même de la vie de Charles qu’elle aimait vraiment pour lui-même, et non pas, comme Diana, pour la position princière. Elle s’était mariée, mais gardait son cœur à son véritable amour. Charles est un homme secret, discret, spirituel, tout adonné à ses devoirs et à ses convictions, mélange étonnant de traditions et de modernisme. Il croit à ce qu’il fait et ce fut évident au moment du sacre.
Par malheur, sa mère et sa grand-mère voulurent le détourner de Camilla, jugée socialement au-dessous de son rang et déjà expérimentée, et lui ont pour ainsi dire forcé la main avec cette fille ravissante qu’était Diana, appartenant à une des plus nobles familles d’Angleterre, les Spencer, mais immature, capricieuse et incapable d’assumer la fonction. Reste d’elle qu’elle est la mère de William et d’Harry, ce dernier semblant rejouer le mauvais rôle de sa mère.
Mais l’histoire a une belle suite. Camilla, après la mort accidentelle de Diana, a rempli de nouveau sa mission auprès de Charles qu’elle avait sauvé de lui-même après les ruptures successives et violentes de Diana. La famille royale l’a reconnue. Elle a pu épouser l’homme de sa vie pour qui elle est depuis toujours la femme de sa vie. Et les voici mariés et sacrés ensemble roi et reine du Royaume-Uni, régnant sur plusieurs continents et des peuples innombrables. Roi et reine qui savent par l’épreuve ce que ces mots veulent dire. Quel superbe ouvrage, un de plus dans le veine de Jean des Cars.
Jean des Cars, Charles, Camilla et Diana, Amours et tragédies chez les Windsor, Perrin ; 332 p. ; 23€