Tribunes
Que faire ?
Adieu, mon pays qu’on appelle encore la France. Adieu.
Article consultable sur https://politiquemagazine.fr
Entretien avec Francis Venciton, secrétaire général adjoint de la Restauration nationale.
Parler d’écologie intégrale, c’est au fond le constat d’un échec : celui de l’écologie en France, en particulier sur le volet politique. Cela peut paraître étonnant de parler d’échec écologique quand on regarde les résultats électoraux d’EELV aux dernières municipales, ou quand on regarde les sondages. L’écologie s’est bien imposée comme le sujet majeur de nos sociétés. Cependant ce triomphe a tout du cache-nez. On peut se demander ce qu’à d’écologique le “dégenrage” des écoles de Piole ? Ou la lutte contre le tour de France ? Rien, pas un atome de buée dans le vent.
C’est à rebours de cela qu’il faut comprendre l’idée d’écologie intégrale. L’objectif d’une écologie intégrale c’est de faire oublier qu’elle est intégrale et même qu’elle est écologique. Elle doit devenir une seconde nature. Or, pour qu’elle soit une vertu, il faut qu’elle soit complète, englobante, et honnête. Dans le mot intégral, on retrouve la racine de l’adjectif intègre. De fait, l’écologie qui se trahit ne mérite plus son nom. Pour en revenir à la question d’origine sur la démarche, on sait très bien, Gautier Bès lui-même le disait, que la formule d’écologie intégrale dérive de la pensée de Charles Maurras. Chez ce dernier, le nationalisme intégral n’est pas une démarche, elle est la conclusion la plus logique et la plus naturelle de l’intelligence qui respecte la méthode de l’empirisme organisateur. C’est ce dernier qui constitue la démarche. Le nationalisme intégral est la récompense finale et la fierté du chemin. Bref, on aura compris que l’écologie intégrale n’a pas la prétention d’être une écologie nouvelle ou différente, mais d’être l’écologie la plus naturelle, la plus simple, la plus immédiate et se faisant la plus complète. En nous défiant des grands monuments de pensée, en refusant de classer des valeurs de vie, en chérissant le manifeste, l’écologie intégrale prétend renouveler au plus profond le politique et chasser les marchands de verts.
La difficulté des discours sur les énergies, c’est qu’ils sont souvent parcellaires. En effet, la production, la distribution et la consommation d’énergie peuvent se lire au prisme de la pollution, ou de la géopolitique, ou de l’efficacité… Reste à déterminer les principes qui vont être priorisés et la manière de les ordonner. Qu’on me permette de mettre en avant deux principes qui me paraissent importants pour répondre d’une façon écologique aux enjeux de l’énergie : la géopolitique et la capacité de renouvellement des énergies. En l’absence de capacité de stocker l’énergie, la question de la durabilité de la production et la fragilité des flux de diffusion oblige à poser la question de l’autonomie énergétique du pays. Évidemment, on pourrait aussi jouer la carte d’une réflexion plus globale sur les énergies utilisées et les quantités nécessaires au bon fonctionnement de la société, voire la quantité d’énergie nécessaire au fonctionnement minimal de la nation, mais j’ai peur d’avoir peu de compétence pour mener ce genre d’étude, ni de légitimité aussi d’ailleurs.
Je ne vois pas le problème que devrait représenter le fait que les conservateurs cherchent à saler et à poivrer le débat. Rien de plus naturel, au contraire. Le tout est encore de réussir à prouver que les conservateurs s’emparent de la question aujourd’hui. Il n’est pas sûr que Bernard de Clairvaux n’ait pas eu une conception écologique… Ce qui est avéré, c’est que saint François en avait une… Et Carlyle aussi. Au fond, la gauche qui se plaît à accuser la réaction de récupérer ce qui est sien, n’a-t-elle pas opéré un recyclage ? Le vrai effet de mode en écologie ne serait-il pas plutôt celui de l’union de la gauche et de l’écologie ? Je pense qu’il est nécessaire de renverser l’accusation. Il nous faut revendiquer qu’il n’y a pas d’écologie sans conservatisme. La nature évolue comme explique Darwin, mais son flux ne détruit pas en permanence tout son stock. Et s’il faut supporter un dépôt de la tradition, mieux vaut se demander s’il est bon ou non de conserver chaque élément. Est-il bon de conserver LREM en politique française ? Probablement pas !
Propos recueillis par Philippe Mesnard