Civilisation
Juste un souvenir
Avec Myriam Boyer. Mise en scène de Gérard Vantaggioli. Avec la participation de Philippe Vincent
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Mise en scène de Loïc Fieffé. Avec Béatrice Bonnaudeau, Léa Tavares, Lionel Losada, Gérald Cesbron, Franck Jazédé, Nicolas Soulié.
Paris, 1937. Piaf est à son apogée et suscite bien des vocations. C’est dans ce contexte que la jeune Thérèse, interprétant les chansons de son idole, se fait engager pour son brin de voix et sa ressemblance avec la vedette par Marco, patron peu scrupuleux d’un cabaret, qui l’utilise pour remplir les salles jusqu’en 1949 où elle rencontre Monsieur Louis, le véritable producteur de Piaf, qui lui propose d’être le double de l’icône souffrante et épuisée. Cette fiction raconte non pas la vie d’Édith Piaf mais celle de Thérèse, humble moineau parisien, qui, pris dans les filets du showbiz, éduquée, fabriquée par M. Louis et ses collaborateurs, devra remplir son contrat en se soumettant aux exigences de la scène. Devenue la réplique de Piaf, elle devra trouver l’équilibre entre Thérèse et Édith. Réussira-t-elle ? La couronne ne sera-t-elle pas trop grande pour elle ? La mise en scène de Loïc Fiffé révèle deux belles comédiennes dans leur rôle respectif, montre tous les rouages de l’industrie du showbiz prête à broyer les artistes (superbement jouée par Gérald Cesbron dans le rôle de M. Louis et Lionel Losada dans celui de Marco) et révèle à travers l’histoire de Thérèse qu’à trop chercher à s’identifier à une idole on n’en devient finalement que l’ombre. Cocteau disait : « Il n’y a jamais eu d’Edith Piaf, il n’y en aura plus jamais. Elle est inimitable ». Pourquoi ? Parce que chez elle l’interprétation était incarnation et incantation. Les humiliations et les brûlures d’une vie malmenée, que Piaf nous offrait en pâture à travers ses chansons, furent sans aucun doute l’humus de sa musicalité. Nous souhaitons à cette représentation que signe Victor Guéroult de trouver le chemin du succès.