Vingt ans d’allers et retours pour traduire, rédiger, enseigner, mais surtout regarder. Elle est de passage, elle ne sait pas prier, et elle a choisi dans son livre de décrire certains de ces êtres qu’elle admire passionnément pour leur foi, leur droiture, leur légèreté, leurs rires, en Syrie, en Irak, en Iran, au Liban, en Israël, en Palestine, en Égypte et jusqu’en Arménie. Tous sont habités par un Dieu qui leur donne la force et l’espérance, le courage et la persévérance, la distance à prendre devant l’adversité, dans le danger et l’ignorance du lendemain. La charité et l’hospitalité sont là, toujours. Et rien n’est possible sans la prière.

L’ouvrage est dédié au Père Paolo Dall’Oglio, jésuite italien missionnaire en Syrie, disparu en 2013 à Raqqa et fondateur d’une communauté religieuse au monastère catholique syriaque de Mar Mûsa.

L’un des charmes de ce petit livre, dont l’auteur se dit éloignée de tout engagement spirituel, est la franchise dans le récit ; la théorie n’y a que peu de place. Églantine Gabaix-Hialé se contente de montrer au lecteur, souvent par de petits détails, des comportements qui forcent l’émerveillement, en réponse à la dureté de ces existences. Le lecteur est saisi par ces drames et ne peut que mesurer son privilège de vivre à peu près en paix.

Églantine Gabaix-Hialé, Dieu au milieu des ruines, Préface de Mgr Jacques Mourad, ex-otage de Daech, Mame, 120 p., 15,90 €.