Civilisation
Juste un souvenir
Avec Myriam Boyer. Mise en scène de Gérard Vantaggioli. Avec la participation de Philippe Vincent
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Ce roman épistolaire écrit début de 1897 par Wilde depuis la prison de Reading, teinté de passion, regrets et reproches adressés à son ami Alfred Douglas, surnommé Bosie, est une longue introspection où l’auteur se remet en question. Cette lettre autobiographique par sa nature laisse très perplexe à bien des égards, mais ne retenons de l’écrivain que cette belle méditation existentielle sur l’art et la douleur. Ces quatre vingt sept pages à l’intention de Bosie, destinées d’ailleurs à être publiées, s’adressent aussi à tout lecteur qu’Oscar Wilde convie « à vivre pleinement sa vie sans se contenter, comme la majorité, d’exister », c’est-à-dire « déguster les vrais plaisirs, ceux de l’âme et de l’esprit. Ceux de l’art ». Dans un équilibre parfait, les deux artistes (Michel Voletti pour le texte et Mickaël Lipari-Mayer au piano), par leur talents conjugués, ont su faire entendre la déflagration intérieure des mots sublimés par la musique de Chopin qui a pris possession de la salle. De profundis, pour être l’anéantissement d’une vie, n’en demeure pas moins la grandeur d’une œuvre.