L’adaptation théâtrale du best-seller de Valérie Perrin, Changer l’eau des fleurs, est le récit d’un destin. Violette Toussaint, d’abord gardienne de barrière devenue gardienne de cimetière, est heureuse de son quotidien rythmé par ses tâches et l’accueil de gens de passage ou d’habitués trouvant près d’elle un accueil chaleureux et une écoute. Au fur et à mesure que l’on pénètre dans l’univers de Violette, on comprend son choix de vie. Fracassée par une enfance solitaire, le décès de sa fille unique et un mari parti sans laisser d’adresse, n’est-ce pas une autre façon de se retirer du monde ? Soigner chaque tombe dont elle connaît l’histoire comme elle aurait aimé que l’on prît soin d’elle est le sens qu’elle donne à son existence en faisant de ce lieu de tristesse un lieu de renaissance : changer l’eau des fleurs pour leur redonner vie, puiser l’espoir, peut-être. Cependant, si le deuil est synonyme de perte, quelle qu’en soit la nature, l’est-il forcément pour tout le monde ? Lorsque Philippe Toussaint, le mari de Violette, réapparaît, c’est pour lui signifier, avec fracas, que son effacement volontaire depuis quinze ans est sans retour et sans regret. Le choix du sujet mis en scène par Salomé Lelouch et Mikaël Chirinian, traité avec sensibilité et intelligence, touche les cœurs et illustre admirablement le chemin nécessaire qui mène à la résilience.

Théâtre Lepic, 1, avenue Junot, 76018 Paris – Réservation : 01 42 54 15 12

Illustration : ©Fabienne Rappeneau