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Bien lire Tolkien

« Les œuvres de fiction de Tolkien sont pétries de religion tout en n’en parlant jamais. »

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Bien lire Tolkien

Apparent et fécond paradoxe dont Jean Chausse tire un petit essai très bienvenu, d’autant plus à un moment où les fondements chrétiens du Seigneur des anneaux sont minimisés, voire niés (Tolkien attribuait à l’influence de Notre Dame tout ce qu’il y avait de beau dans ses livres). Profondément catholique, dans sa vie personnelle et sociale – ce qui était toujours une gageure en Angleterre –, Tolkien a projeté dans son œuvre une théologie simple et aimable, comme l’amour de la nature qui conduit à l’amour du créateur, une théologie morale, avec les forces du mal toujours agissantes, toujours corruptrices, et une théologie mystique, qui consiste à méditer intensément sur la figure du Christ (qu’on retrouve dans Gandalf, Frodon et Aragorn). Il les a d’autant mieux projetées dans cette œuvre mythique qui prétend, et réussit, à créer une mythologie, que les Évangiles étaient pour lui un mythe devenu vrai, et il les a projetées avec un art admirable qui ne transforme pas ses récits en sermons. Quant à Jean Chausse, il nous mène dans l’œuvre de Tolkien comme un bon guide qui ne souligne pas les mérites de chaque bibelot mais sait faire comprendre l’architecture et faire valoir les merveilles les plus significatives : avec érudition, intelligence et foi – mais pas plus appuyée que celle de son héros. 

Jean Chausse, Le Dieu de Tolkien. Première partie, 2025, 160 p., 18 €

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