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BD. Le mystère de la chambre jaune

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BD. Le mystère de la chambre jaune

Les éditions Soleil poursuivent, avec habileté souvent, leur adaptation en bande dessinée de classiques de la littérature française. Gaston Leroux, longtemps regardé comme un auteur populaire tout juste bon à divertir, en fait partie.

On connaît l’argument de ce premier roman qui, à la fin d’une longue carrière dans le journalisme de terrain, rendit soudain Leroux célèbre : Mathilde Stangerson, fille et assistante d’un célèbre scientifique, était seule, enfermée à double tour dans son studio jouxtant le laboratoire paternel quand elle fut victime d’un agresseur qui faillit la tuer. Portes et  fenêtres closes : comment le criminel a-t-il pu s’enfuir ? Si la police s’y casse les dents, Joseph Rouletabille, très jeune journaliste au génie déductif hors du commun, décidé à se faire un nom dans la profession, ne sera pas long à comprendre le fin mot de l’histoire. Quant à le faire avouer à Mlle Stangerson … Pourquoi, alors qu’elle sait le coupable prêt à récidiver, la jeune femme s’obstine-t-elle à se taire, préférant laisser arrêter l’homme qu’elle aime plutôt que dire la vérité ?

Rouletabille, à l’instar de Lupin, s’imposera comme une figure mythique. Il faut reconnaître que l’intrigue, construite sur une double et astucieuses mystification, n’a pas vieilli. À condition que le lecteur moderne ne s’ébaudisse pas des pudeurs de Mlle Stangerson et de son fiancé, prêt à payer de sa tête la sauvegarde de la réputation d’une jeune personne de quarante ans …

Gaudin donne une adaptation cohérente et solide, le dessin, classique, de Slavkovic, sert bien le propos en ressuscitant efficacement l’époque.

Un seul défaut : une fois que vous connaissez le fin mot de ce célèbre mystère en chambre close, avez-vous encore envie de lire un roman tout de même bien supérieur à un album de bande dessinée, quels qu’en soient les authentiques mérites ?

Jean-Charles Gaudin, Sibin Slavkovic, Joël Odone : Le mystère de la chambre jaune, Soleil ; 64 p ; 15,50 €.

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