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Bas les masques

Voilà un film qui n’a rien perdu de son actualité, quand bien même les moins de trente ou quarante ans auraient-ils perdu jusqu’aux souvenirs de la confection d’un journal sur le marbre et dans l’urgence, sans parler de l’odeur des encres maculant les plombs ou du tintamarre des rotatives aux cadences étourdissantes.

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Bas les masques

Mais l’essentiel ne réside pas dans la nostalgie que l’on peut éprouver en regardant ce film à l’atmosphère remarquablement restituée. Il s’agit d’une réflexion magistrale sur la liberté de la presse, le pouvoir corrupteur de l’argent et l’éthique journalistique. Ancien journaliste lui-même, son réalisateur, Richard Brooks (La Dernière Chasse, 1956 ; La Chatte sur un toit brûlant, 1958), livre une œuvre quasi autobiographique ; dans le film, le Day, journal en voie d’être cédé à un concurrent, présente, en effet, d’incontestables similitudes avec le New York World et le Philadelphia Record, deux journaux dans lesquels Brooks officiait comme chroniqueur sportif, avant d’embrasser la carrière cinématographique. « Citizen Kane était consacré à Hearst et à sa manière de se servir des journaux. Moi, j’ai simplement voulu raconter la vérité sur les problèmes des journaux », se justifiera Brooks qui précisera encore : « le New York World était l’un des plus grands journaux existant aux États-Unis et appartenait à Pulitzer. Quand Pulitzer mourut, le journal passa aux mains des héritiers et commença à perdre de l’argent. Les héritiers décidèrent alors de le vendre. […] Le journal fut vendu à leur insu [celle des ouvriers du journal] au Telegram. […] Ce que je voulais dire dans Deadline-USA [titre original du film], c’était donc qu’il faut lutter pour conserver un grand journal en vie et que seuls en sont capables les gens qui conçoivent ce journal : car un grand journal ne sort pas des presses, il sort du cerveau de ce qui l’animent. » Sous les traits d’Ed Hutcheson, rédacteur en chef idéaliste et loyal – notamment à la mémoire de Garison, le fondateur défunt du journal, – mais néanmoins droit et lucide, Humphrey Bogart interprète un des meilleurs rôles de sa déjà longue et prestigieuse carrière (La Grande Evasion de Raoul Walsh et Le Faucon maltais de John Huston en 1941 ; Casablanca de Michael Curtiz, 1942 ; Le Grand Sommeil de Howard Hawks, 1946 ; Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston, 1948, etc.).

En plein maccarthysme

Le lecteur serait-il un consommateur désormais avide de sensationnel et de « unes » croustillantes et racoleuses ? Hutcheson pense, au contraire, qu’il faut élever le lecteur et lui offrir une information censée édifier son esprit civique. On tabasse un de ses reporters (Warren Stevens) qui a le tort de s’intéresser d’un peu trop près aux magouilles de Tomas Rienzi (Martin Gabel), un entrepreneur de travaux publics qu’une commission sénatoriale vient de blanchir ? Il ne se laisse pas intimider et s’obstinera à rassembler les preuves pour confondre le truand. Des héritières dépensières abusées par leurs cupides époux, financiers sans scrupules ? Il ira lui-même à la barre du tribunal pour soutenir la veuve de Garison (sobrement campée par Ethel Barrymore). En pleine « chasse aux sorcières » maccarthyste (le film a été tourné en 1952), le double choix du scénario (entièrement écrit par Brooks lui-même qui possédait déjà une longue et brillante expérience en tant que scénariste : Les Tueurs de Robert Siodmak, La Cité sans voile, de Jules Dassin, Key Largo, de John Huston…) comme de l’acteur principal (Bogart, aux côtés de sa troisième femme, Lauren Bacall, et de quelques autres de ses amis – Peter Lorre, Judy Garland, David Niven…–, manifestera à Washington, en 1947, contre la commission sénatoriale des activités anti-américaines qui accusait Hollywood d’être un repaire de communistes) démontrait un courage à toute épreuve. Si Brooks ne fut pas inquiété, le thème du film a été jugé suffisamment risqué, en ces temps de suspicion maximale, pour que le producteur Darryl F. Zanuck (Les Raisins de la colère de John Ford, Le Retour de Frank James de Fritz Lang…) impose au metteur en scène un certain nombre de coupures. Des scènes d’anthologie émaillent, malgré tout, ce petit chef-d’œuvre. Ainsi lorsqu’Humphrey Bogart tente de reconquérir son ex-femme (Kim Hunter, visiblement toujours amoureuse de son mari mais souffrant d’avoir été sacrifiée sur l’autel de la presse, cette envahissante maîtresse aux « longues jambes ») ou lorsque cette vieille dame, désireuse d’aider Hutcheson à prouver la culpabilité de Rienzi dans le meurtre de sa fille, lui confie qu’elle a appris à devenir une bonne Américaine en lisant son journal…

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