Le 27 janvier 1945, l’Armée rouge rentre dans Auschwitz. Lentement, et avant que la propagande soviétique ne s’en empare et ne la travestisse, la réalité industrielle de l’horreur s’impose à eux.
Alexandre Bande raconte ces premiers jours de la découverte du complexe concentrationnaire abandonné par les détenus, les soldats et les civils : vaste ensemble de sites industriels, de fermes, de baraquements… Pendant que les Soviétiques essaient de comprendre, aidés par une poignée de survivants, les prisonniers connaissent un ultime calvaire, emmenés à marches forcées et mortelles vers l’ouest. Les Polonais, eux, aident : on soigne, on héberge, on rapatrie, on récupère le bois des baraques, on aide les soldats soviétiques à piller les effets des morts et à tamiser les cendres humaines pour y chercher de l’or… et on commence à écrire l’histoire, c’est-à-dire à la falsifier, pour les communistes, qui “reconstituent” la vie dans le camp afin d’une part de faire valoir leur bonté, cependant que la Sibérie dévore les prisonniers de Staline, et d’autre part de minimiser le tribut payé par les Juifs. Les Soviétiques finirent d’ailleurs par utiliser les infrastructures d’Auschwitz pour interner des Allemands et des Polonais. Le récit, factuel, est saisissant et instructif.
Alexandre Bande, Auschwitz 1945. Passés composés, 2025, 144 p., 16 €
