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Réponse à ceux qui s’insurgent contre une limitation à 80 km/h

On ne connait dans son entourage que d’excellents conducteurs dotés de très bons réflexes. Rares ou quasi inexistantes, les personnes avouant être malhabiles au volant. La locomotion d’un véhicule obéit à certaines lois scientifiques. En ce domaine nous bénéficions de l’avis de plus de 30 000 000 d’experts, qui connaissent le sujet à perfection. Sauf que…

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Réponse à ceux qui s’insurgent contre une limitation à 80 km/h

A 80 km/h il est nécessaire pour obtenir l’arrêt total de son véhicule, en tenant compte du  temps de réaction plus la distance parcourue lors du freinage, de disposer d’une distance de 53,60 mètres par temps sec. A 90 km/h elle sera de  64,80 mètres. Soit une différence de  11,20 mètres, l’équivalent de 3 véhicules en stationnement.

Cette vitesse augmente considérablement la gravité des blessures ou le risque d’être tué lors d’un impact.

En effet, lors d’une collision, le véhicule décélère brusquement, mais le conducteur et les passagers sont projetés vers le point d’impact. La dissipation de l’énergie cinétique peut s’opérer en douceur par un freinage progressif ou brutalement lors de l’impact. L’énergie cinétique est égale à 1/2 fois la masse du véhicule multipliée par sa vitesse au carré (EC = 1/2mv2) : lorsque le poids du véhicule double, l’énergie cinétique est multipliée par deux, mais lorsque sa vitesse double l’énergie cinétique est multipliée par quatre…

  •  Un choc à 50 km/h équivaut à une chute dans le vide du haut d’un édifice de 3 étages.
  •  À 80 km/h, il équivaut à une chute d’un édifice de 8 étages.
  • À 90 km/h, il équivaut à une chute d’un édifice de 10 étages.
  •  À 100 km/h, on le compare à une chute de 13 étages.

De façon plus prosaïque et pragmatique, l’insécurité routière a un coût. Le montant est de 32,8 milliards d’euros.

Il  comprend les accidents corporels et aussi la mortalité avec ses frais qui s’élèvent à 11,1 milliards d’euros en prenant en compte les coûts des hospitalisations à hauteur de 10,1 milliards d’euros. On y ajoutera  les dégâts matériels occasionnés par les véhicules.

Selon les statistiques de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), les compagnies ont déboursé 5,54 milliards d’euros, en 2010, pour quelque 395 000 accidents corporels dénombrés l’année précédente.

Ce chiffre a été revu par l’Ifsttar, qui déclare une somme de 25 milliards d’euros pour les blessés graves et légers. En y additionnant les autres dommages, le coût de l’insécurité routière dépasserait 47 milliards, soit 2,2% du PIB. Ifsttar prend aussi en compte les frais médicaux et sociaux (premiers secours, convalescence, etc.), les coûts matériels (dommages des véhicules, etc.), les frais généraux (frais d’expertise, de justice, etc.).

Mais il y a aussi la face cachée de l’iceberg : si une entreprise perd malheureusement un de ses collaborateurs lors de son trajet professionnel :

  • elle est pénalisée sur ses primes d’assurance et de Sécurité Sociale ;
  • elle perd une compétence ;
  • elle se doit de former un successeur ;
  • elle doit assurer le choc psychologique créé par cette disparition auprès de ses collaborateurs.

Le coût est 3,19 millions d’euros pour une vie.

Avec 483 personnes tuées et 4 520 hospitalisées en 2014, les accidents routiers liés au travail ont entraîné 5 855 070 journées perdues.

En conclusion, le réseau routier sur lequel les accidents mortels sont les plus fréquents est celui des routes à double sens sans séparateur central (55% de la mortalité routière). Dès le 1er juillet 2018, la vitesse maximale autorisée passera de 90 à 80 km/h sur ces routes où la mortalité routière est la plus forte. Donc cette loi est nécessaire et de bon sens :

1 vie par jour de sauvée, pour une perte de 3 minutes sur un parcours moyen…

 

·       Sources : www.securite-routiere-plus.com/pages/les-collisions-frontales-1.html

·       Les études de Paul Barré, expert en enseignement et informations sur la sécurité sur les routes et Responsable de l’éducation et de la pédagogie à La Prévention Routière.

 

 

 

 

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