Il est des vies qui sont des romans d’aventure. C’est un privilège d’y avoir accès. Surtout quand il s’y respire un air qui rappelle des souvenirs de famille. Il est bon que les jeunes d’aujourd’hui sachent ce que fut exactement l’épopée coloniale de leurs grands-pères, les durs combats menés pendant plus d’un siècle par l’armée française. Pas toujours dans la gloire, mais dans l’héroïsme constant, avec toutes les horreurs de la guerre, certes, mais aussi – et il ne faut pas l’oublier – tout le dévouement, toute la générosité, toute la droiture d’hommes de qualité supérieure, trempés dans l’épreuve et tout donnés à leur unique mission. Le roman de Gaston Bonnet de Carnavet a toutes les allures d’une biographie, celle d’un fils de famille doué, pétri de littérature comme un Foucauld et qui se fait officier par atavisme. C’est donc un témoignage qui illustre la noblesse de l’âme française. À lire et à faire lire.
Dieu écrit droit sur des lignes courbes,
Gaston Bonnet de Carnavet, IBAcom, 281 p, 20 €