Recevez la lettre mensuelle de Politique Magazine

Fermer
Facebook Twitter Youtube

Article consultable sur https://politiquemagazine.fr

Résultats scolaires de la France : inacceptables !

Facebook Twitter Email Imprimer

Résultats scolaires de la France : inacceptables !

Les résultats scolaires de la France sont inacceptables ! L’adjectif est de… Vincent Peillon, ex ministre de l’éducation nationale. Une telle autorité nous autorise donc à enchérir, avec une nuance de taille : celle des causes de la chute.

Le classement PISA fait ressortir une médiocre 26eme place en science, sans progression depuis 2013 puisque l’étude a lieu tous les trois ans, toutes disciplines confondues. Cette année néanmoins, l’accent était particulièrement mis sur la science (72 pays participants).

Les pédagomanes expliqueront à n’en pas douter qu’il y a un problème d’échantillon et que, contrairement aux apparences, le niveau progresse. On connaît le refrain !

En moyenne, un jeune Français sur cinq  aspire à un métier scientifique contre un sur quatre pour les jeunes des pays de l’OCDE. La 6eme puissance économique a des résultats contradictoires avec son rang et vit manifestement sur son passé. Rien d’étonnant à ce que le classement PISA soit flatteur pour l’Asie.

Depuis le dernier classement, l’éducation nationale a recruté 60 000 professeurs. Pour quel résultat ? S’interroger sur les causes de ce manque de résultats malgré les moyens consacrés est, dans ces conditions, essentiel. Une chose est sûre : on ne peut plus se contenter de la lancinante rhétorique sur les moyens budgétaires.

Le choc des civilisations ?

Il faut d’abord parler du choc culturel que représente l’arrivée massive de populations maghrébines et sub- sahariennes que la France a cru pouvoir intégrer en un tour de main. L’assimilation est évidemment possible. Mais elle est une aventure individuelle, non un phénomène de masse. Sur le plan socio- culturel, ces populations déracinées, arrachées  à leur milieu naturel, sont pour beaucoup en situation de handicap pour la compréhension de l’écrit,  des sciences et des mathématiques. Il ne s’agit évidemment pas de capacités intellectuelles mais de contexte socioculturel. Le rapport Pisa ne fait-il pas apparaître que la France se démarque par sa capacité « à  reproduire les inégalités sociales » ?

 Hypocrisie de l’égalité

Elle ne les reproduit pas, elle les importe. En France, le milieu socio-économique rentrerait pour 20% dans la performance obtenue par les élèves de 15 ans là où pour les autres pays de l’OCDE, l’incidence ne serait que de 13%. Le pays qui affiche l’égalité sur ses monuments serait ainsi le plus inégalitaire dans la pratique ! Une nouvelle hypocrisie qui ressortit au totem du fameux modèle social Français…

Bien entendu, il ne s’agit pas de remettre en cause la nécessaire pédagogie des vrais pédagogues mais plutôt l’idéologie pédagomaniaque qui sévit depuis 40 ans dans l’Education nationale. Certes, la république a longtemps su former que l’on pense aux petits Bretons par exemple. Mais, précisément, les méthodes n’étant plus là, l’idéologie qui visait la réduction des inégalités  est parvenue au résultat exactement contraire. La promotion sociale par l’école a régressé en France.

 Bourdivine surprise !

On ne dira jamais assez tout le mal qu’a fait Pierre Bourdieu et son complice Passeron, puis Merieu. Le seul but de ces gourous de la pédagogie a été de casser la reproduction sociale du modèle des humanités classiques et du logico-déductif, réputés bourgeois.  L’école avait donc, comme mission première, de lutter contre les inégalités, d’où une scolarité  identique pour tous, collège unique et bac pour presque tous. L’école n’est  donc plus une institution d’enseignement et de transmission du savoir, mais un lieu de «  socialisation », ou l’on doit  apprendre à vivre ensemble. Le résultat ? L’école est beaucoup plus inégalitaire aujourd’hui que dans les années 50 et, bien souvent, seul l’appui parental peut permettre d’éviter le déclassement social.

Dernières nouvelles du mammouth

 L’auteur de ces lignes avait écrit cela, il y a 20 ans déjà (Dernières Nouvelles du Mammouth, le Trident, 2001). Le pédagogisme a délégitimé le professeur et le savoir. Meirieu  parle de «  l’arrogance de l’intelligence rationaliste ». Sur les premiers apprentissages, les méthodes de lecture globale et semi globale, imposées par le pédagogisme en contradiction avec l’apport de la neurobiologie, sont  responsables de l’illettrisme. Quant aux enseignants, mal payés, mal considérés, ils en sont réduits dans certaines classes à un véritable apostolat tiers-mondiste.

Si rien ne change, si le futur chef de l’Etat ne met pas à bas l’ordre du temple scolaire, le même constat pourra être  immanquablement fait lors du prochain classement Pisa. Rendez-vous en 2019 !

Facebook Twitter Email Imprimer

Abonnez-vous Abonnement Faire un don

Articles liés