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La moissons des innocents

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La moissons des innocents

En 1992, l’affaire avait bouleversé l’Angleterre ; vingt ans après, l’opinion publique n’a pas oublié le sordide assassinat, dans un village minier du Nord, de Kenny Chester, héros local septuagénaire, battu à mort et enterré vif par deux petits voyous sans foi ni loi. Deux petits voyous âgés lors du crime de neuf et dix ans …

La décision de relâcher les enfants tueurs, devenus adultes, au terme d’une longue peine de prison, et de leur fournir une nouvelle identité avait beaucoup choqué. À commencer par l’inspecteur Foster, alors jeune enquêteur en début de carrière. Aussi n’est-il pas étonné le jour où les deux garçons sont assassinés, à quelques heures d’intervalle, avec une rare cruauté. À l’évidence, quelqu’un a choisi de rendre justice à sa manière. De retour sur les lieux de sa première grosse affaire, Foster ne va pas tarder, pourtant, à comprendre ce qu’il n’avait pas saisi à l’époque : rien n’était aussi simple que la police l’avait affirmé et des zones d’ombre subsistent, qui l’obligent bientôt à reconsidérer les faits. Ce tandis qu’une liste de personnes placées sous protection et dotées de nouvelles identités circule sur Internet. Dessus, des assassins, certes, mais aussi des innocents, désormais en danger de mort. Parmi eux, le meilleur ami de Foster, le généalogiste Nigel Barnes qui, dans le passé, l’aida à résoudre plus d’un cas épineux et qui, abandonné au berceau, n’a jamais su qui étaient ses parents. Or, devrait-il y laisser sa peau, Nigel est décidé à ne pas laisser passer l’occasion de les retrouver.

Il faut « entrer » dans ce polar à la mise en place un peu lente. Pendant une centaine de pages, l’on songe, lassé, que l’on va encore avoir droit à la dénonciation bien-pensante des retombées sociales de l’ère Thatcher et puis, l’intrigue s’accélère, se démultiplie, les rebondissements se succèdent, les caractères se heurtent. Les événements du présent viennent éclairer cruellement les drames du passé tandis que les ultimes illusions de Foster sur le monde et les amitiés de sa jeunesse volent en éclats. Au final, un grand roman policier.

La moisson des innocents, de Dan Wadell, Actes Sud, Babel Noir ; 320 p ; 8,80 €.

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